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      La philosophie en questions…

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      À la question « qu’est-ce la philosophie ? », une certaine hésitation se fera systématiquement sentir, y compris chez les philosophes. Cette réaction peut paraître étrange car si les philosophes ne savent pas ce qu’est la philosophie, comment peuvent-ils la pratiquer et se qualifier eux-mêmes de philosophes ? Pourtant, cette question de la définition de la philosophie est une des questions les plus discutées depuis l’Antiquité. Pourquoi est-ce donc si difficile de la définir ? Sans doute parce que réfléchir sur la philosophie, c’est déjà, d’une certaine manière, philosopher. N’est-ce pas en effet une particularité de la philosophie que de comporter une réflexion sur sa propre nature ? Blaise Pascal écrivait déjà dans ses Pensées : « Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher », puisque pour pouvoir rire de la philosophie, encore faut-il en avoir une idée et la penser. En ce sens, la philosophie serait moins une discipline à proprement parler, régie par des règles strictes, qu’une démarche de pensée, une œuvre, soit une activité.

      Quelle est cette démarche ? Est-elle subjective, c'est-à-dire propre à chacun ? Ou peut-elle tendre à l’objectivité ? Nous voilà à nouveau face à une question difficile car définir une activité n’est pas chose aisée. Prenons l’exemple de l’activité artistique : chacun a une idée vague de ce qu’elle est, pourtant on ne peut pas dire de deux peintres qu’ils ont la même démarche. Léonard de Vinci et Pablo Picasso n’ont pas du tout la même appréhension de l’art, la même façon de le pratiquer, pourtant ils s’inscrivent tous deux dans le domaine artistique. Ainsi, chacun a son idée de ce qu’est la philosophie, mais personne ne la pratique à l'identique. D’ailleurs, lorsque l’on parle de la philosophie de Kant, de la philosophie de Hegel etc., tout se passe comme si chacun avait un domaine d’activité propre et singulier. En réalité, il serait plus judicieux d’employer l’expression la démarche philosophique de Kant ou l’œuvre philosophique de Hegel afin de souligner qu’ils appartiennent tous deux à un même domaine, la philosophie, mais avec des considérations différentes.

      Vérité et dialectique


      Karl Jaspers, dans son « Introduction à la philosophie », souligne l’importance de l’activité en philosophie. Il s’agit pour lui d’une démarche : Faire de la philosophie, c’est être en route ; les questions en philosophie sont plus essentielles que les réponses. Toutefois, privilégier les questions aux réponses semble condamner la philosophie au silence, à l’absence de réponse, voire à la désuétude ; néanmoins, en adoptant cette conception, on oublie que la philosophie est avant tout une marche, une activité, nécessitant de se poser des questions qui permettent d’avancer dans la pensée. Paul Valéry écrivait avec justesse que ce sont les questions qui font les philosophes. N’est-ce pas là l’essence du dialogue socratique ? Faire accoucher les âmes, avancer sur le chemin de la sagesse par le questionnement dialectique. Descartes a montré que c’est proprement avoir les yeux fermés sans tâcher jamais de les ouvrir que de vivre sans philosopher. Il faut ainsi s’écarter de toutes nos croyances, en douter et s’en défier pour s’éloigner de l’opinion et ôter le voile d’illusions que nous portons tous. La philosophie s’inscrit ainsi dans une recherche de la vérité, de l’alètheia grecque, donc du dévoilement. Socrate, personnage des dialogues de Platon, est souvent présenté comme l’archétype du philosophe, amenant les Hommes à s’éloigner de leurs croyances, symbolisant le chemin de toute une vie vers la sagesse. Il questionne les passants, les pousse dans leurs retranchements, et au vu de ce que nous avons dit précédemment, il tend à illustrer l’activité philosophique elle-même. La philosophie, en tant qu’activité, semble ainsi s’assimiler à la discussion dialectique, c’est-à-dire un discours considérant les problèmes posés et les dépassant de façon argumentée. Si donc l’activité réside en ce type de dialogue, cette hypothèse pose problème en ce qui concerne l’héritage philosophique : l’écriture d’une œuvre philosophique est-elle légitime ? Plus encore : comment est-il possible de faire de la philosophie sans un interlocuteur qui nous guide dans notre raisonnement à travers l’échange d’arguments ?

      Un silence créateur


      L’activité philosophique est un dialogue. Elle ne peut, a priori, se faire seule. N’étant – malheureusement – pas tous entourés de Socrate modernes, comment donc nous est-il possible de philosopher sans un dialogue direct ? Notre réponse est d’affirmer tout simplement que lire un texte, c’est précisément se livrer à un dialogue avec l’auteur, qui nous donne à penser et à qui nous livrons en retour une interprétation de cette pensée. Dialoguer, c’est parler, exprimer des idées, cela ne fait aucun doute. Cependant, on oublie souvent le second aspect essentiel au dialogue : se taire. Le silence fait partie intégrante d’une discussion et, sans ce silence, il n’y aurait pas d’échange envisageable. Partager avec autrui revient à laisser ponctuellement de côté sa parole pour permettre à celle de l’interlocuteur de se déployer. Pour autant, mettre de côté – il est bon de le rappeler –, ce n’est pas abandonner ce droit à la parole, voire ce devoir. Nous avons coutume d’associer le silence à la passivité. Nombre d’expressions populaires témoignent de cette idée négative associée au silence. Lorsque nous disons « qui ne dit mot consent », nous lions le silence à l’absence d’argument et faisons ainsi de la personne qui se tait une personne incapable de jugement, devant se résoudre à consentir, n’ayant d’autre possibilité. Or, celui qui ne dit mot ne fait que se taire, être à l’écoute, et cela ne doit en aucun cas nous pousser à croire qu’il est dénué d’activité réflexive. Le silence, en effet, n’est pas toujours passif et, paradoxalement, il engendre la parole et est lui-même une forme de parole. Nous faisons un usage créateur du silence depuis notre plus tendre enfance. Dans le cadre de l’enseignement par exemple, nous nous taisons pour écouter et apprendre de l’enseignant mais, plus simplement, dans une quelconque conversation de la vie quotidienne, nous faisons silence de façon active par une écoute de l’autre qui apporte de nouvelles considérations à notre point de vue, nous permettant ainsi d’avancer dans notre cheminement de pensée. Il en est de même pour l’activité philosophique. Afin de pouvoir disposer de la parole et d’en faire un bon usage dans la pratique philosophique, il est tout d’abord nécessaire de faire silence et d’écouter sans préjugé ce qu’un auteur a à nous dire, comprendre sa pensée et, par la suite, user de notre parole afin de discuter de tel ou tel point. La discussion n’aura alors plus besoin d’un interlocuteur réel pour être philosophique : elle deviendra dialogue intérieur de la pensée, entre soi et soi, entre soi et l’auteur et par-là même tous les auteurs qui l’ont influencée. Faire de la philosophie consiste alors à faire silence et c’est ce silence qui crée ce dialogue intérieur et l’activité philosophique. Le silence est créateur, performatif. Il fait acte et permet ainsi tout dialogue avec les individus car, qu’est-ce que la pensée, sinon cette discussion interne évoluant tout au long de la vie grâce aux rencontres humaines, fictives, imaginaires et… philosophiques ?

       

      Mélanie Eledjam

       

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