La psycho
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      L'art-thérapie analytique :
      pourquoi y penser ?

      L'art-thérapie analytique : pourquoi y penser ?
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      S’il ne fait aucun doute que le corps se présente, en surface et à l’intérieur, comme source de plaisir, j’ai observé chez nos patients, en tant que Docteur en psychologie clinique, qu’une question restait masquée derrière la plainte somatique : « Vais-je enfin retrouver plaisir à penser ?». La pensée est en effet, et avant tout, une zone érogène et les symptômes apparaissent lorsque, sous la pression de menaces surmoïques cruelles et sévères, celle-ci se terre et souffre d’énormes restrictions. Penser peut devenir extrêmement dangereux dans maintes circonstances que nous pouvons sérier sans l’ambition d’être exhaustif.

      Michel est assailli par des pensées persécutrices car elles se présentent systématiquement comme annonciatrices d’un événement catastrophique. Lorsque nous remontons le fil de son histoire, nous rencontrons ce pré-adolescent persuadé d’avoir « vocation de voyant ». Il exerce à treize ans ses dons auprès de « cobayes » dans son entourage et se dit saisi d’une « angoisse insurmontable lorsque ça marche ». Signalons que Michel a perdu son père de manière brutale au moment le plus vif de la rivalité oedipienne.
      Ainsi, le désir de meurtre fantasmatique s’est réalisé et la pensée a perdu sa plasticité imaginative. Ce que tente Michel, c’est de mettre en échec ses pressentiments pour réinstaurer un espace intervallaire entre désir et réalisation.
      Lorsque, adulte, il vient en consultation, il en est à refuser le sommeil. La pensée s’est raidie et se limite à l’expression de banalités. On dit de lui qu’il a « l’esprit pratique » et sa vie sexuelle est d’une « monotonie insupportable ».
      En introduisant la médiation créatrice en art-thérapie analytique, nous lui permettons de ré-installer un espace de re-création mais aussi de se réconcilier avec des éprouvés corporels devenus persécuteurs. Progressivement via la matière (l’amas-tiers), la pensée retrouve son élasticité. Le rêve redevient possible, ainsi que l’activité onirique. Le plaisir de penser réapparaît.
      Véronique perd du poids et menace de disparaître. Elle offre à l’affolement ambiant un corps impossible et dévitalisé. Elle aussi a perdu plaisir à penser et, surtout, à tout ce qui touche de près ou de loin à l’oralité. Son langage est rigide, intellectualisé, décoloré mais d’une efficacité telle qu’elle est reconnue comme une « pro » dans son domaine. La pensée s’est aliénée au travail. On ne comprend pas qu’une « battante » prenne le chemin de la disparition. On lui en veut et on regrette son attitude. Elle-même ne comprend plus. Tout lui sourit mais elle ne sourit pas.
      Elle entre en consultation titubante et transparente. Ses parents l’on laissée là « en désespoir de cause ». Elle connaît la gymnastique langagière et fait preuve d’un entraînement de plus de trente années.
      Ici, dans notre atelier d’art-thérapie, après une longue série d’œuvres rigides et mathématisées, nous lui proposons de « peindre  avec des épices ». Ses productions s’appellent Peint d’épices (nous travaillons beaucoup avec les signifiants ! ).
      Dès lors, l’aliment tombe de son contexte mortifère et retrouve sa vocation première, à savoir la liberté de s’associer à d’autres dans l’activité créatrice. Véronique n’a plus peur de l’objet de l’oralité.
      Lorsque le symptôme se déplace (peut-il mieux faire ? ) sur la toile ou dans l’argile, un espace s’ouvre entre le mot et la chose, le plaisir de penser retrouve sa fonction ludique et les pulsions de vie sont réactivées. C’est à cette expérience que nous convoque l’art-thérapie analytique entendue bien au-delà de l’occupationnel.
      Le plaisir de penser n’est possible que lorsqu’il se détache de l’obsession de la Vérité comme représentation idéalisée du définitivement perdu. En art-thérapie, on se contente du ludique car, au fond, «  le bonheur est dans le presque ».

       

      Jean-Pierre Royol

       

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