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      Psychanalyse et art

      Psychanalyse et art
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      On mélange tout ! La psychanalyse, la communication, l'art, l'art-thérapie, le symptôme, la création, la maladie, l'angoisse, etc.

      À vouloir tout disséquer et glisser dans les boîtes qui sont toutes plus ou moins trouées, les unes plus que les autres, telles le tonneau des Danaïdes, on perd l'essence (les sens) de toute chose, de toute action, de toute pensée. À vouloir, d'une volonté obsessionnelle et démoniaque, tout expliquer par des raisons qui ne sont pas toujours évidentes, on perd le fil (d'Ariane) qui nous relie naturellement à l'origine de toute chose et qui, peut-être, ne peut pas forcément nous être révélée dans sa vérité.

      Des fonctions différentes


      Je suis plasticien et je ne me prétends pas psychanalyste et donc thérapeute ; pour aller encore plus loin, je ne conçois pas mon travail comme une thérapie. Mon activité créatrice relève d'un travail longuement élaboré au cours de nombreuses années, travail pour lequel je suis parfois rémunéré dans certaines de mes interventions, produisant des objets (tableaux, etc...) que je vends et qui sont achetés. Ainsi, ce processus s'inscrit pour moi dans un projet social consciemment choisi et représente l'accession à un statut social. Or, pour accéder à une vie sociale (professionnelle, familiale, affective, sexuelle, intellectuelle,...), il faut à mon sens une santé minimale. Si l'Art était de même nature que la psychanalyse, il serait inutile de faire une analyse et réciproquement. Ces deux domaines ont des fonctions différentes ; l'un relève de la thérapie et l'autre pas. Ma pratique artistique s'inscrit dans une démarche qui vise un certain ordre esthétique, dans son apparence, mettant en place un certain nombre d'éléments plastiques (traits, couleurs, matières...) et en relation les uns par rapport aux autres. Ceci fait appel à la construction d'un langage qui va édifier ses propres lois internes (au tableau) avec lesquelles je vais pouvoir jouer, travailler, construire, déconstruire, éliminer, détruire, etc. ; ce langage personnalisé a sa spécificité et offre des possibilités d'expression et de réflexion qui lui sont propres, au même titre que la musique, la sculpture, la photographie, le cinéma, la gravure, la danse, le théâtre… Aussi, ce n'est pas parce que l'on a des difficultés (mineures ou majeures) de communication ou d'expression que l'on choisit de pratiquer un Art… c'est parce que l'on trouve, dans ces formes de langage, la possibilité pour la pensée de se matérialiser.

      La peinture ne guérit pas de la peinture


      Donc, au départ, nous ne sommes pas du tout en présence d'un problème de maladie qu'il faudrait comprendre, analyser et auquel il serait nécessaire de donner une signification afin qu'une guérison soit possible, en tout cas qu'un concept de guérison puisse circuler de l'analyste vers l'analysant et inversement. La peinture ne me guérit pas de la peinture et de sa pratique sans cesse réactualisée ; au contraire, plus j'avance dans le temps et plus cette activité tend à s'amplifier, plus le désir de peindre, de dessiner, de créer est intense. L'ensemble de ma production artistique est tournée vers l'expression de l'infiniment petit et de l'infiniment grand, le sacré, le mouvement, la nature, la cellule, le corps, le ventre, la sexualité, la géométrie, l'extérieur, l'intérieur, la mer et la mère, le temps, la mécanique, le plein et le vide, l'entrée et la sortie, la mort, l'enchaînement, symétrie fondatrice d'une conscience de la mort comme pensée positive, ouvrant des espaces intérieurs multiples, de communication sensorielle, de liens entre les êtres.
      J'aime rentrer dans mon atelier, lieu à la fois clos et ouvert sur tous les possibles et à l'autre, regarder mes travaux en cours et ceux qui sont faits, le désordre organisé dans cet espace qui tient lieu de laboratoire d'expérimentation. Lorsque j'ai repris mes points d'ancrage (conscients et inconscients), traversé à nouveau par cette ambiance particulière que j'ai créée, le désir de prendre les pinceaux émerge, réapparaît, se ressource. Je mets de la musique, classique ou moderne. Je regarde l'état de la toile que je suis en train de faire ; je la parcours comme un plan sur lequel on cherche et retrouve des endroits connus mais aussi inconnus. Je commence à vouloir préciser ou refaire des endroits. Je m'assieds sur mon fauteuil et je retrouve l'atmosphère que j'aime, l'ambiance de travail ; face au tableau, je me dis alors : « Au boulot ! ». Au fil du temps s'installe un travail, un jeu, voire une bataille qui est pour moi une activité passionnante, certainement jouissive, autant qu'une autre personne va s'éclater devant son ordinateur pendant trois heures, ou un mécanicien sur un moteur de première classe, ou un avocat sur une plaidoirie interminable, ou un ministre sur un dossier épineux.

      La question du don


      Donc, la question est de savoir si la notion de don existe, n'existe qu'à l'intérieur de l'Art, ou se développe dans d'autres domaines ! Avec mon expérience d’intervenant dans divers ateliers d'Arts plastiques au milieu d'enfants, j'ai pu constater que certains enfants possédaient des capacités à dessiner et à peindre plus que d'autres, indépendamment du contexte familial et socio-culturel. Je ne parle pas nécessairement d'expression. Mais l'idée de don ne me paraît pas un terme approprié. Ces enfants ont une plus grande facilité qu'ils pourront développer s'ils sont en présence des supports, outils, moyens divers et d'autres éléments qui pourront mettre en scène cette facilité. Ce phénomène n'est pas, à mon avis, propre à l'Art ; nous pouvons le retrouver dans différents domaines de la vie, toutes les professions, ou toute autre forme d'activité. À mon sens, il suffit d'une rencontre entre une personne et un terrain d'extériorisation, dans un accord que l'on pourrait qualifier de symbiotique, pour que cette notion de don se manifeste. Sachant que la vie produit de l'inégalité, nous ne sommes peut-être pas tous égaux sur ce terrain. À voir !

      La vie produit la vie


      Mais qu'aurait de plus l'Art pour que la psychanalyse veuille s'identifier à lui ? L'enjeu consisterait à établir une méthode comparative qui mettrait en relation toute la production, tant écrits qu'analyses de patients, avec toute la production artistique de tous les domaines pour s'apercevoir de ce qui les différencie ou ce qui les rapproche. Au même titre que le langage des arts plastiques s'apparente parfois au langage de la musique, que le cinéma fait de la peinture par moment, que l'écriture produit du son (dans l'imaginaire), il reste que ces domaines artistiques ont leur spécificité et produisent des créations dont la richesse est inhérente à leur langage, pour notre plus grand plaisir. Il est certain qu'une interrelation s'établit entre les pratiques artistiques, médicales, scientifiques, sociales et ne peut qu'enrichir chaque pratique, développant une conscience beaucoup plus globale du monde, de l'Homme et de la vie. Mais nous ne pouvons être tout à la fois : biologiste, architecte, artiste, commerçant, philosophe, chirurgien, policier, coiffeur, agriculteur, professeur... Se contenter « d'Être un élément dans un tout » me paraît déjà un enjeu réel (de réalité) face à la vie. La vie produit la vie et ce n'est pas forcément l'angoisse de mort qui engendre la créativité. La création est au cœur même de la fonction vitale et certainement pas en opposition à la notion de Mort. N'oublions pas le scientifique qui dit : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Voilà une idée qui peut placer la Mort dans une conception autre que cet arrêt brutal de notre forme de vie. Pourquoi pas ? Néanmoins, la signification de la Mort nous échappe, c'est un fait, et c'est ce qui nous angoisse. Faire de cette angoisse la source ou le moteur de toute création, je n'en suis pas convaincu. L'énergie vitale est pour moi motrice. La vie offre une multitude de formes exprimées et la création artistique en est une parmi d’« autres ». Ainsi, toutes ces formes de vie ne se définissent pas par rapport à la ou leur mort ; elles ne se définissent pas, elles ne s'expliquent pas forcément, autant que la mort ne s'explique pas. Être psychanalyste, être artiste, être patient, sont trois positions existentielles différentes. Qu'elles tentent de se rapprocher et de partager leur propre richesse est un processus qui s'inscrit parfaitement sur le chemin de la Connaissance.

       

      Jean-Loup Clément

       

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