La psycho
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      Pourquoi l’inconscient
      n’est pas une fiction

      Pourquoi l’inconscient n’est pas une fiction
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      Schématiquement, la cybernétique, mère des neurosciences, matérialiste et rationnelle, considère le système de communication qui s’établit entre les Hommes et les machines ; les ordinateurs, le monde de l’informatique et l’automatisation électronique en sont les témoins... vivants! Elle soumet donc en son principe, à Turing et ses confrères, le modèle d’une pensée prenant vie de rapports aveugles d’objet à objet. Pour autant les processus automatiques appliqués au cerveau réduisent-ils le subconscient à un déchet hasardeux, issu de connexions neuroniques, reléguant alors l’inconscient freudien à l’état de fiction ?

      On note que le modèle cybernétique, appliqué aux fonctions neuronales, a produit lui-même l’hypothèse d’un inconscient. Les fonctions de stockage et de relation du modèle humain au monde impliquent, en effet, des mécanismes de traitement de l’information, qui ne font pas partie de ce que l’on appelle la conscience. L’inconscient cognitif regroupe, ainsi, un ensemble d’étapes ou de dispositifs subconscients qui règlent les activités de cognition. À côté d’une mémoire explicite, qui se met en mouvement quand un individu narre en toute conscience un souvenir, existe alors une mémoire implicite ; celle-ci recouvre les automatismes acquis, les habiletés motrices ou perceptivomotrices, l’amorçage perceptif et, de plus, les habitudes liées au conditionnement et à l’apprentissage. Ainsi, au moment de l’amorçage perceptif, l’individu n’a pas encore acquis les réflexes qui font qu’il lui est plus facile de reconnaître un objet qu’il connaît déjà. Il n’a pas conscience non plus des automatismes qui font qu’il marche ou qu’il sait demander son chemin s’il est perdu. Ce type d’habiletés sociales est d’ailleurs légion.

      La question de l’encodage de traces mnésiques


      Certains auteurs, allant cependant plus loin, regroupent dans l’inconscient cognitif, tout ce qui pourrait présenter une allure d’acquis ; ils y inscrivent alors ce qui fait à notre insu notre personnalité, nos croyances, nos goûts... Le rôle de l’environnement affectif étant mis en exergue, se pose dès lors la question de l’encodage de traces mnésiques inconscientes ayant une influence dans notre relation au monde. L’inconscient neuronal n’impliquerait pas les mêmes zones du cerveau que le conscient neuronal ; le second impliquerait plutôt des zones en surface comme les lobes temporaux, le premier concernant des structures profondes, sous-corticales, comme les noyaux gris centraux. De manière surprenante, conscient et inconscient neuronal prendraient ainsi forme dans une organisation matérielle du cerveau : le conscient en surface, l’inconscient en profondeur. Des chercheurs, comme Larry Squire ou Eric Kandel, Prix Nobel de médecine, s’intéressent, de fait, au « pourquoi » de la fixation de traces mnésiques dans le cerveau. Leurs recherches les ont, de plus, amenés à s’étonner de la création unique que constituent les réseaux neuronaux pour chaque individu. Des relations inexplicables se mettent à jour entre différentes zones du cerveau, pourtant parfois éloignées. Chaque cerveau présenterait donc une architecture individuelle, liée à des mécanismes inconscients prenant appui sur la matière. Les recherches en cours laissent subodorer que l’ère de l’Homme robot n’est plus d’actualité puisque commence à s’y poser la notion des différences subjectives.

      Science pure et science du Sujet


      Soucieux de proposer une figuration à sa théorie, Freud l’articula aux fonctionnements neuroniques. Processus primaire et processus secondaire s’inscrivent alors dans un schéma énergétique fait de tension et de détente. De la perception à l’indice de la perception se trouve le neurone ; celui-ci tend, suivant un principe d’inertie, à se décharger le plus rapidement possible afin d’éviter une élévation de tension, associée pour le psychisme à un déplaisir. En fonction de la facilité qui lui est offerte d’évacuer l’énergie suivant un principe de liaison, il s’associe alors à d’autres neurones, créant une voie qu’il pourra à nouveau emprunter puisqu’elle est tracée. Sur le plan empirique, Freud questionnait là le problème de la mémoire et de l’interruption des voies associatives – refoulement lié à des barrières de « contact » – qui peuvent provoquer un symptôme, soit un équivalent symbolique, cristallisé sur le corps, réel, de la « liaison » refusée. Les mécanismes neuroniques à l’œuvre représentent ainsi, pour Freud, une métaphore qui concrétise des modalités abstraites du fonctionnement de l’inconscient. Gérard Pommier, dans son ouvrage « Comment les neurosciences démontrent la psychanalyse », met en exergue que les recherches neuroscientifiques semblent aujourd’hui rejoindre les intuitions de Freud : il mentionne, par exemple, les phénomènes d’attritions, qui veulent que seuls les circuits neuronaux utilisés subsistent, ce qui tend à démontrer matériellement que seul ce qui est investi prend corps ; la plasticité de la libido, c’est-à-dire sa capacité à créer de nouvelles voies associatives en cas de lésion cérébrale, semble être, elle aussi, prouvée. Il en est de même pour la valeur de l’indice de perception, les recherches démontrant que le cerveau accorde la même valeur à l’image-trace de l’objet qu’à l’objet lui-même. En vue de ces résultats démonstratifs, qui sont loin d’être les seuls, il semble alors que les neurosciences et la psychanalyse se rapprochent chaque jour. Reste à découvrir, sur un plan matériel, les sources énergétiques qui alimentent l’excitation neuronique via les neurotransmetteurs, soit les zones pulsionnelles, et la manière dont le langage inscrit les réseaux associatifs – neuroniques – dans la chaîne signifiante. Gérard Pommier y apporte déjà quelques réponses dans son livre, s’interrogeant sur les expérimentations concernant le cerveau droit et le cerveau gauche, l’un centre des émotions, des gestalts et point d’appui de la pulsion, l’autre de la raison, du verbe et du symbole.
      L’inconscient a néanmoins plus d’un tour dans son sac : d’être libéré du danger qui pesait sur lui, il ne se laissera sans doute pas trouver trop facilement. Le dialogue entre science pure et science du Sujet – toujours entachée – d’être réactualisé, donne cependant lieu à récolte fructueuse. Les phobies cédant, espérons que l’idéal d’un homme comme Franck Frémont Smith, qui présida aux premières grandes conférences regroupant les scientifiques et autres humanistes préoccupés par la cybernétique, pourra enfin être entendu. Celui-ci proposait une collaboration du physicien avec l’univers psychanalytique, en vue d’un monde meilleur…

       

      Chantal Calatayud



      Jung et l’inconscient

      Après que Jung ait été l’élève « chéri » de Freud, des dissensions sont apparues entre les deux hommes. Adhérant en son principe à la théorie freudienne, Carl Gustav Jung l’élargit en introduisant deux concepts d’importance : l’inconscient collectif et l’inconscient individuel. De façon schématique, l’inconscient collectif ressemble à une gigantesque mémoire de l’Humanité dont nous héritons, tandis que l’inconscient individuel est façonné plus directement par les transmissions filiales du sujet. L’inconscient collectif renferme images et symboles qui déforment quelque peu les transmissions transgénérationnelles de l’individu. Jung les nomme archétypes. Il parle aussi d’anima et d’animus. L’anima représente la part féminine de tout individu, l’animus correspondant à la part masculine de chacun de nous. Il y ajoute la notion de persona en tant que masque renvoyant au processus de refoulement inhérent au genre humain. Ainsi, nos oublis ne sont qu’apparents car l’inavouable est stocké dans l’inconscient personnel, cependant qu’il doit rester caché pour demeurer en cohérence avec les secrets de famille...

       

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