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      Les vacances !

      Les vacances !
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      Les premiers rayons de soleil apparaissent, la température grimpe quelque peu et, malgré le passage à l’an 2000 qui aurait du "changer" nos modes de vie, une vieille habitude refait surface comme chaque année à cette époque : les vacances !

      Les vacances, quel grand mot. On les pense, les rêve, les réserve, les prévoit, les peaufine et de longues semaines s'écoulent jusqu'au jour J. Car il n'est pas rare en effet que "l’avant" vacances soit beaucoup plus étalé dans le temps et dans l'esprit que les quelques jours de repos eux-mêmes. Ainsi, le simple terme "vacances" nous ramène immédiatement au registre de l'imaginaire : on vit, bien souvent, ses vacances avant même d'y être. Les vacances, c'est bien connu, c'est toute une histoire et quelle histoire ! Il faut savoir, et ce malgré les idées reçues, qu'elles ne datent pas d'hier, même s'il est vrai qu'elles se sont totalement démocratisées au cours du 20ème siècle. Déjà, pendant l’Antiquité à Rome, les sources thermales étaient fréquentées par les familles nanties qui revivaient alors l'instant précieux du bain revigorant ramenant le sujet à l'état fœtal, dans cette eau de jouvence, avec la sensation archaïque de la toute-puissance. Le narcissisme ainsi stimulé permettait au sujet de regagner ses activités professionnelles et quotidiennes avec la sensation illusoire d’être plus fort ; l'aspect bénéfique des vacances était dès lors reconnus. Au Moyen Âge, les vacances adoptent une connotation beaucoup plus surmoïque où le plaisir n'est pas encore associé à ce terme. Les vacances prennent surtout la forme de pélérinages divers à travers les routes, à la recherche d'une rédemption, d’une connaissance de soi, du père tout-puissant. Les étudiants, quant à eux, visitent les universités d'Europe, tandis que les premiers Compagnons font le Tour de France, donnant ainsi naissance au mot "tourisme". Les vacances sont, à cette époque, un simple moyen de travailler ou d'apprendre autrement. Les 16e et 17e siècles laissent place aux voyages plus lointains vers l'Inde ou l'Égypte, ces civilisations dites "perdues". C’est avec cette notion de "perte" que le mot « vacances » prend alors tout son sens et commence dès lors à être employé au quotidien, le travail reprenant encore le dessus. En effet le terme "vacances", tirant ses racines du mot "vacant" signifiant "vide", ramène l’Homme à son éternelle quête du "plus". Constamment en manque de lui-même, le sujet cherche sans cesse à avoir, à remplir. Il "prend" donc des vacances et se comble de ce vide démultiplié, les vacances étant toujours au pluriel. En perpétuelle illusion, l'Homme va indéfiniment compulser sur cette sensation éphémère de remplissage et va donc faire des "vacances" un véritable fait de société, un mode de vie indispensable qu'il renouvelle en général au moins une fois par an. Puis, l'arrivée du chemin de fer et de la voiture populaire quelques années plus tard vont favoriser ces nombreux déplacements de masse avec la certitude, pour chacun de nous, qu’en partant les ennuis s’atténuent et s’oublient. Le patronat et gouvernement Français, parfaitement conscients qu’un retour de vacances se vit comme un nouveau départ, une nouvelle chance, vont reconnaître dans les vacances une alliée efficace ; ils vont donc accorder en 1936 douze jours de congés payés. De retour, l'ouvrier, en culpabilité car se sentant redevable, va redoubler d'énergie au travail, pensant même que ces quelques jours de repos sont le résultat d'un tel regain d'activité. Or, il ne faut pas oublier, qu’à l'époque, les vacances ne sont pas appréhendées telles qu'elles le sont aujourd'hui, on en profite surtout pour bricoler ou travailler au noir. Il faudra attendre 1956 et la troisième semaine de congés payés pour voir se développer le phénomène de tourisme connu de nos jours. On parle alors de vacances populaires accessibles à tous. On quitte ses habitudes en pensant pour quelques jours laisser son quotidien, vivre autrement, tel qu'on l’imagine. Mais c'est sans compter sur le fait que l'on part à la "mère" dans un camping où l'on dort sous la "tante" : une véritable histoire de famille ou tout simplement de vacances ! Car il n’est pas rare que ce soit justement au cours de ces dernières, lorsque la libido habituellement investie dans le travail est, en parallèle avec le voyage, "déplacée" vers l'environnement relationnel du sujet, que les conflits familiaux ou amicaux éclatent. Les querelles sous-jacentes et les non-dits font alors surface car en vacances, on a le temps ! Le temps ne compte plus, il devient gratuit en opposition avec l'espace qui, lui, est payant (location de chambre d'hôtel, appartement, gîte…) et qui de ce fait se retrouve bien souvent réduit à cette période ; les studios minuscules, les caravanes et autres bungalows font partie intégrante de nos vacances. On a cependant l'illusion d'avoir de l'espace face à l'immensité de la mer ou la grandeur des montagnes mais tellement surchargées de monde. Les névroses d'abandon jaillissent de plus belle d'autant plus que les habitudes rassurantes ont quelque peu disparu et il faut, car cela devient un véritable besoin, une fois de plus, combler tout ce manque si envahissant ! On se lance alors dans les diverses activités estivales : visites, plage, sports, détente car enfin on a le droit de se reposer puisque tout le monde le fait ou du moins en a l'apparence ! Très vite pourtant, l'angoisse revient, on se sent inutile puisque l'on ne construit rien, on ne gagne rien, or on cherche constamment à bâtir, assembler, récolter, il faut accumuler, engranger, sans cela, la culpabilité se fait lourdement sentir ; "je ne fais rien donc je ne suis rien" ; on se cherche alors rapidement un but à défaut de se donner un sens. On a besoin d'être et on part donc en quête de ses racines, on se ressource, le soleil brûle, les éléments vitaux rassurants sont ainsi présents mais avec toujours cette angoisse de dissociation qui nous guette ; on se persuade alors que l'on fait toujours partie de cet écosystème qu’est la terre et par là même, la mère nourricière. Les vacances "au vert" sont aujourd'hui très à la mode ; certains parcs vont même jusqu'à proposer des vacances toute prêtes dans de grandes bulles cocon, à l'abri, sorte d'utérus géant où il fait bon vivre ! D'autres préfèrent vivre cette relation à la terre comme un défi en s'initiant aux sports extrêmes, en poussant les limites qu'ils n'ont pas pu élargir dans leur quotidien. Plus question à ce moment-là de vacances en famille ; les enfants vont donc en colonie, terme ambigu où le rapport dominant/dominé n'en est que plus que vif. Les touristes profitent de ces moments illusoires où ils n'ont plus de lien avec leur propre réalité et prennent quelques risques avec une sensation inconsciente d’être totalement libres puisqu'ils ne sont pas dans leur vie mais dans une autre ; cette prise de risques n’en est pas facilitée. Sans oublier ce vieux rêve de voyager et de partir, un jour, dans l'espace, bien que le vide et l’immensité infinis, grisants mais effrayants, avec toujours ce besoin de toute-puissance, nous conduisent à des rationalisations bien terriennes (trop coûteux, trop technique, conditions physiques trop rigoureuses...). Mais après tout, les vacances ne sont-elles pas là pour laisser libre cours à notre imaginaire ? Cela dit, bien souvent, elles nous apportent une multitude de souvenirs-écrans que nous accumulons au fil de nos voyages, même si ces derniers permettent de déverrouiller quelques résistances quelquefois enfouies sous un château de sable ou derrière un beau paysage ! Sur ce, bonnes vacances !

       

      Michelle Farrugia

       

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