Les complexes empoisonnent l’existence. Nous complexons pour un  oui ou pour un non ! Comment donc se libérer d’images souvent  subjectives qui ne reflètent pas toujours une réalité mais qui  nous empêchent de vivre sereinement ? 
			           Un nez trop gros, des rondeurs que l’on trouve disgracieuses, une  taille pas à la mesure de notre idéal. Bref, il y a toujours  quelque chose qui cloche. Toujours ? En tout cas, tant que l’estime  de soi ne prend pas le pas sur une différence qu’il est temps de  considérer pour ce qu’elle est : une simple différence justement  !			           
			           Qu’est-ce qu’un complexe ?
                       On  emploie souvent ce terme sans toujours savoir que l’origine de son  sens psychologique est  attribué au psychiatre Carl Gustav Jung,  proche collaborateur de Sigmund Freud, le maître de la psychanalyse.  C’est en travaillant sur des associations de mots qu’il définit  le complexe comme étant 
un ensemble plus ou moins cohérent de  représentations et d’affects issus d’expériences personnelles… 
C’est l’image émotionnelle et vivace, précise Jung, 
d’une situation psychique arrêtée, image incompatible, en  outre, avec l’attitude et l’atmosphère consciente habituelles…  Nos complexes résultent donc souvent d’une représentation  idéalisée d’autrui. Notre vie fantasmatique a du mal à accepter  une réalité qui, pourtant, est plus simple qu’il n’y paraît.  Le tout est de faire en sorte que nos complexes ne prennent pas le  dessus sur le quotidien.                       
			           Personne n’est exempt
                     Même les 
top model sont complexés. Ainsi, se gâcher la vie  pour des petits détails anatomiques peut être le lot de personnes  qui, apparemment, n’ont rien à envier à personne. Dans un premier  temps, il va falloir lâcher ce sacré besoin de perfection  illusoire, inatteignable. Quoi qu’il en soit, nous pouvons tout au  plus tendre vers un certain idéal, tout en sachant qu’il s’agit  de faire de nos défauts des atouts. Attitude qui ne peut faire  l’impasse d’une certaine acceptation. 
Oui, je suis timide, avoue Danielle
, et depuis que je le dis, j’ai l’impression  que j’accepte ce que je considérais comme un handicap social.  Paradoxalement, mes interlocuteurs ne me renvoient pas du tout  l’image que je me fais de moi-même. Ils me trouvent au contraire  plutôt à l’aise pour une timide… Souvent, le fait de  communiquer notre mal-être le relativise. Parler ouvre des portes !  Nous pouvons d’ailleurs recevoir en retour des confidences qui nous  feront prendre conscience que nous ne sommes pas seuls au monde face  à nos imperfections. Le danger réside dans le repli sur soi. En  effet, l’imaginaire peut nous jouer des tours. Nous faisons vite  des procès d’intention : 
Il ne m’aime plus parce que j’ai  grossi... Autant de dialogues intérieurs stériles s’ils ne  sont pas accompagnés de confrontation avec le réel. Encore une  fois, osons faire part de nos doutes ! Nous serons surpris(e) de leur  côté infondé. Et puis, notre rival(e) supposé(e) est sûrement en  proie à des complexes que nous sommes bien loin d’imaginer,  occupés que nous sommes à ressasser les nôtres. Personne n’étant  exempt de complexes – c’est une loi universelle –,  dégageons-nous de toute comparaison avec autrui et listons plutôt  ce que nous avons de positif.                       
			            
			           Henri  Dejoye