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                            La psycho 
                           dans Signes & sens 
                           
                             
                               Rebondir quoi qu’il arrive… | 
                              
                            
                           
                          
                       
			          
			         
			            
			             Les  différents sens du terme « rebondir », largement utilisé dans le  domaine du management et du Développement personnel, possèdent de  quoi déclencher l’imagination. Le Petit Robert, quant à lui,  symbolise en donnant une définition sans ambiguïté aucune,  puisqu’il assure que  « rebondir », c’est « prendre un  nouveau départ »…                          
			              Chantal  Calatayud, psychanalyste et auteur, explique dans un article  didactique intitulé « Tout le monde peut réussir » que l’existence,  toute faite d’énergie, amène à passer des caps successifs et  chaque épisode douloureux survient pour indiquer que le moment de  bouger est arrivé.  L’intensité et la durée de ces épisodes douloureux varient selon  chaque individu, allant de la simple perte de ses clés d’appartement  aux somatisations, en passant par les trahisons sociales ou  affectives. Mais paradoxalement, peu importe, à condition toutefois  de voir les choses autrement et d’abandonner la victimisation. Il  est effectivement toujours possible de jouer les bonnes cartes à un  moment ou à un autre.  
                         Un  autre regard  
                         Évoluer  et changer de point de vue fait partie de la vie,  affirmait Gandhi. Changer son regard consiste à commencer par  stopper progressivement les ruminations négatives liées à une  situation déstabilisante. Les psychothérapeutes conseillent ici de  quitter le statut de victime, toujours invalidant, en analysant les  faits pour pouvoir se poser les bonnes questions et leur apporter, de  fait, des réponses justes. Exemple ? L’infidélité. Certes, la  trahison est douloureuse. Pourtant, il s’agit de mettre en miroir  cet état de fait pour pouvoir repartir du bon pied. S’interroger  sans se lamenter permettra de rebondir et de tourner la page : En  quoi cette infidélité m’aide-t-elle à porter un autre regard sur  l’idéalisation de ma vie de couple ? Suis-je prêt(e) à pardonner  (sans pour autant excuser) un comportement qui n’est peut-être que  la manifestation visible d’un malaise conjugal que je n’ai pas  voulu, ou pu, prendre en compte au quotidien ? Ou s’agit-il d’une  transgression qui ne supporte pas la poursuite de ma relation  conjugale telle que je la conçois ? À  l’issue de cette saine réflexion, dans tous les cas, il faut  développer une attitude (ni bourreau, ni victime) qui aboutisse à  une prise de décision équilibrée : explication franche et  réaliste ou demande de divorce…
                           La  sublimation  
                          Boris  Cyrulnick a emprunté le terme « résilience » au vocabulaire de la  physique pour désigner cette capacité que tout être humain abrite  potentiellement pour surmonter ses traumatismes. Selon lui, une  personne sur deux est confrontée, au cours de son existence, à une  situation extrême telle qu’un inceste, un viol, un deuil, une  maladie grave, une guerre. Tim Guénard est un exemple parmi beaucoup  : Ma  vie est aussi cabossée que mon visage. Mon nez, à lui seul, compte  vingt-sept fractures…  Ainsi s’exprime cet homme. Il témoigne dans son ouvrage « Plus  fort que la haine », publié aux Éditions J’ai lu, que le pire  n’aura jamais le dernier mot et que l’on peut revenir de l’enfer  de la détresse. Tim (Philippe étant son prénom officiel) Guénard  est né en 1958. Abandonné par sa mère, brutalisé par son père et  hospitalisé pendant deux ans et demi, il va connaître l’errance  des familles d’accueil et des maisons de correction à la suite  d’actes de délinquance. La pratique de la boxe lui permet, dans un  premier temps, de canaliser sa haine et son agressivité. Il trouve  ensuite l’énergie, grâce à la bienveillance d’un juge, de  décrocher un CAP de tailleur sur pierre. Puis sa route croise le  Père Thomas Philippe (hasard ou coïncidence ?), cofondateur avec Jean Vannier de la  Communauté de l’Arche, une fondation s’occupant de handicapés  mentaux. Face à ce qu’il découvre, Tim Guénard réalise que rien  n’est définitivement désespérant. La haine fait peu à peu place  au pardon. Tim Guénard consacre aujourd’hui sa vie à sa femme et  à ses enfants mais aussi à l’écriture, et surtout aux jeunes en  difficulté auxquels il transmet que, quoi qu’il arrive, il y a  toujours une possibilité de rebondir…
                           
                          Leïla  Bouchiki 
                         
			           
		            
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