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                            La psycho  
                           dans Signes & sens 
                           
                             
                               
                                 Renouer avec soi-même  
                                 pour se réaliser 
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			     Nous  sommes fixés, sans nous en rendre toujours compte, à un passé qui  nous a souvent fait souffrir et nous pouvons paradoxalement  entretenir cette souffrance. Pourtant, se souvenir est une chance de  plus. 
			      
                   Le  changement demande un regard nouveau sur les événements qui ont  jalonné notre parcours jusqu’à aujourd’hui. Si cette attitude  n’est pas toujours facile, surtout lorsque le chemin nous est  apparu semé d’embûches, il n’en reste pas moins que nous sommes  encore là et que le meilleur nous attend. À condition toutefois de  ne pas faire de ce passé douloureux une carte d’identité, cas  auquel la souffrance vécue ne nous servirait à rien… 
			       Revisiter  le passé  
                   La  pratique psychanalytique propose, entre autres, de revisiter le  passé. Car Sigmund Freud et son ami Joseph Breuer ont compris, à  travers les premiers cas étudiés, et surtout celui de Dora, que  nous étions malades du passé dont nous n’avons pas conscience. La  méthode freudienne a ainsi pour sens de faire en sorte que le  patient soit positivement tourné vers l’avenir. Elle est avant  tout une méthode de prévention. Il y est question de se remémorer  pour ne plus répéter. Un sujet qui se sent étriqué dans son  quotidien, qu’il soit affectif, social ou professionnel, donne à  voir qu’il est arrivé à une impasse. Tout l’art de la cure  consiste donc, sans que l’analysant s’en rende compte, à faire  régresser l’inconscient jusqu’au moment où celui-ci s’est  fourvoyé. On voit ainsi des patients reprendre leur vie en main et  arrêter leur analyse lorsqu’ils ont la sensation qu’ils ont  renoué avec eux-mêmes. Le psychanalyste Jacques Lacan affirmait  d’ailleurs que lorsqu’un analysant dit qu’il est heureux,  c’est assez !
			     Donner  du sens  
			       Karlfried  Graf Dürckheim, psychologue spiritualiste, n’avait pas l’habitude  de consoler systématiquement ses patients mais plutôt de leur faire  sentir, comme il le disait, que ce qui ne vous tue pas vous rend  plus fort ! Considérer notre passé de cette manière, c’est  en faire un tremplin pour aller plus loin, pour aller mieux. Si nous  avons pu traverser des situations difficiles, c’est bien que la  pulsion de vie a été la plus forte. Faire de notre existence une  œuvre d’art reviendrait à utiliser cette matière première pas  toujours réjouissante qu’est notre histoire pour en faire un  parcours sublime. Jusqu’à en extraire l’essentiel. Nous avons  des exemples célèbres de sublimation. Ainsi, les psychanalystes  Bruno Bettelheim et Viktor Frankl, tous deux rescapés des camps de  la mort, ont élaboré leur théorie de la psyché à partir de leur  expérience personnelle et tragique. S’il s’agit-là bien sûr  d’exemples extrêmes, ils n’en sont pas moins porteurs  d’espérance quant à nos propres possibilités d’aller de  l’avant.                  
			     Des  connexions inexplorées  
                   Les  neurosciences objectivent que nos souvenirs sont liés à la  reconnexion (la fermeture) dans l’instant présent d’une chaîne  neuronale ouverte (qui a déjà été connectée). Selon André  Bonaly, mathématicien et psychanalyste, ce qui est conscient,  c’est ce qui est connecté, ce qui se réalise au moment présent.  L’inconscient, c’est la totalité de tous nos réseaux de  neurones. À partir du moment où un réseau – une chaîne – ne  fonctionne pas dans le moment présent, il est « ouvert ». Ce  qui est fabuleux ici, c’est que rien n’est oublié et que nous  pouvons à tout moment reconnecter une chaîne neuronale. Comme en  électricité, le courant peut passer de nouveau. Il ne tient qu’à  nous d’utiliser cette énergie pour créer d’autres connexions. Oui, ajoute André Bonaly, il nous reste un nombre  extrêmement important de neurones inutilisés et donc de liaisons  neuronales potentielles. D’après le Prix Nobel John Eccles, cela  représente, selon les individus, environ 90 % du cerveau... Alors,  quelles que soient les expériences que nous ayons vécues, faisons  en sorte qu’elles nous ouvrent enfin les portes de tous les  possibles…
  
			      Guy  Lavergne 
			     
			      
			  
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