Le miracle Bernadette Soubirous

Le miracle Bernadette Soubirous
©iStock  

On peut légitimement se poser la question de la réalité objective des 18 apparitions dont témoigne la petite Bernadette Soubirous, alors âgée de 14 ans. Pourtant, hallucinations ou pas, des millions de pèlerins se rendent chaque année à Lourdes.

À l’origine d’une véritable institution toujours d’actualité près de 150 ans après les évènements, la naissance un après-midi d’hiver du 7 janvier 1844 de Marie-Bernarde Soubirous, fille aînée du meunier François Soubirous et de Louise Casterot… Un an après Marie-Bernarde – dite Bernadette – naît Jean qui vit seulement deux mois. Puis, vient au monde Marie, dite Toinette. De deux ans sa cadette, Toinette sera témoin des extases de sa sœur. Jean-Marie, le premier des garçons meurt en bas-âge, deux ans plus tard. Enfant de remplacement, Jean-Marie, né quatre mois après le décès de son aîné, atteindra l’âge de 68 ans. Justin, lui, décède avant d’avoir 10 ans. Bernard-Pierre, le filleul de Bernadette, vivra 72 ans. Jean, le huitième enfant de la fratrie décède avant d’avoir atteint son premier anniversaire. Quant à la neuvième grossesse de Louise Catero, elle se solde par une mort in utero. L’enfant mort-né est de sexe féminin. Cet événement a lieu en 1866, date à laquelle Bernadette, alors âgée de 22 ans, se retire au couvent à Nevers…

Des débuts difficiles


Bernadette commence sa vie en nourrice à Bartrès (situé à 5 km de Lourdes), sa mère ne pouvant la nourrir. Cette séparation précoce jouera indéniablement un rôle dans l’inconscient de l’enfant. Selon la psychanalyse, le narcissisme lié aux premiers mois d’identification à la mère est d’une importance primordiale pour le développement psychique de la personnalité. La mère nourricière, donc la bonne mère, est envisagée inconsciemment par Bernadette comme étant une « étrange-ère »… L’archétype de la virginité mariale s’inscrit dès le départ dans le psychisme de la future Sainte… Le père de Bernadette perd son travail lorsqu’elle a 10 ans. Décidément, les nourritures terrestres ne sont pas le fort de la famille Soubirous ! Bernadette déclenche alors des crises d’asthme. Toute la famille, qui habite jusque-là dans un lieu que Bernadette nomme volontiers le Moulin du bonheur (moulin de Boly), est contrainte de déménager et ne trouve refuge que dans une pièce de l’ancienne prison de Lourdes : le cachot. Il s’agit-là d’une véritable descente aux enfers. Bernadette doit même repartir à Bartrès, chez son ancienne nourrice, pour garder les moutons. La fillette ne fait pas son âge. Elle est fragile, fluette et ne semble pas vouloir grandir... Ne pouvant aller régulièrement à l’école, elle reste pratiquement illettrée. Elle affirme par la suite que c’est justement pour cette raison que la Vierge l’a choisie. Elle fréquente cependant le catéchisme et apprend quelques rudiments à l’école des indigents, tenue par des religieuses. Bernadette baigne dans une ambiance pieuse. Madame Laguës, sa nourrice – se prénommant Marie – parle d’elle en ces termes en 1857 : Bébé, Bernadette était déjà très gracieuse. Les voisins aimaient à la voir et à la tenir dans leurs bras. On ne pouvait s’empêcher de l’aimer tellement elle était douce. Bernadette, malgré la fatigue que lui donnait sa respiration courte et gênée, se montrait gaie et rieuse. Jamais elle ne nous donna de peine : elle prenait ce qu’on lui présentait et se montrait contente. Aussi l’aimions-nous beaucoup. Autre témoignage explicite, celui de Jean Barbet, son instituteur : Bernadette a de la peine à retenir le mot à mot du catéchisme parce qu’elle ne peut pas l’étudier, ne sachant pas lire. Mais elle met beaucoup de soins à s’approprier le sens des explications. Du reste, elle est très attentive, surtout très pieuse et très modeste...

Les apparitions


Un jour de 1857, François Soubirous est accusé du vol de deux sacs de farine. Il est arrêté et jeté en prison. Le monde d’ici-bas n’est décidément fait que de misère et d’opprobre. À partir de là, la famille Soubirous traverse une période de détresse ultime. Mais c’est sans compter sur le très fort sentiment religieux de Bernadette. D’aucuns peuvent qualifier ce sentiment comme étant une fuite du réel mais les mystères de l’inconscient sont parfois impénétrables… Entre le 11 février et le 16 juillet 1858, la Dame Blanche apparaît 18 fois à Bernadette. La première apparition a lieu alors qu’elle se rend le long du Gave pour ramasser des os et du bois mort pour chauffer la masure familiale. Sa sœur Marie et Jeanne Abadie, une amie, l’accompagnent. Du fait de sa santé précaire, elle hésite à traverser les eaux gelées du Gave. Restée en arrière, son oreille est attirée par un bruissement. Elle lève alors les yeux vers la grotte de Massabielle : J’aperçus une dame vêtue de blanc, dit-elle lors de ses nombreux interrogatoires policiers, elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied… Bernadette se met à prier, la dame disparaît. Le Jeudi 25 février 1858, trois cents personnes sont présentes. Bernadette explique que la dame lui demande de boire à la source : Allez boire à la fontaine et vous y laver. Vous mangerez de cette herbe qui est là. Bernadette raconte : Je ne trouvai qu’un peu d’eau vaseuse. Au quatrième essai je pus boire... Les gens « raisonnables » l’accusent d’être folle. Cependant, l’expérience se réitère devant une foule de plus en plus nombreuse…

Miracle ou hallucination ?


Le lundi 1er mars 1858, près de 1500 personnes accompagnent la «voyante». Un prêtre est présent pour la première fois. La même nuit, Catherine Latapie, une amie de Bernadette, se rend à la grotte et trempe son bras déboîté dans l’eau de la source : celui-ci retrouve sa souplesse. Combien même ne croirait-on pas au miracle, on ne peut qu’être interpellé par un certain effet (placebo ?) défiant les lois de la physique. Le jeudi 25 mars 1858, l’Apparition parle en occitan bigourdan, la langue que parlait Bernadette et affirme : « Que soi er’immaculada concepcion ». Bernadette retient ces mots qu’elle ne comprend pas et court les répéter au curé, qui en est troublé : quatre ans plus tôt, le pape Pie IX a fait de l’expression Immaculée Conception un dogme. Pourtant, à aucun moment Bernadette n’a identifié la Dame Blanche comme étant la Sainte Vierge. Carl Gustav Jung avait l’habitude de dire que l’inconscient s’incarne avec toute la Connaissance. On peut toutefois envisager les visions de Bernadette en tant qu’hallucinations passant par une idéalisation de la bonne mère. Certains vont même jusqu’à attribuer ces faits à des plantes hallucinogènes que Bernadette aurait prises pour soulager son asthme ! Tout est envisageable et peut se justifier. On est effectivement aux portes du paranormal pour les uns, folie douce pour d’autres. Il est pourtant un troisième aspect qui prend en compte le plus grand nombre : le symbolique. Il se trouve en effet que l’espérance générée par le témoignage d’une petite paysanne, dont l’inconscient a sans doute halluciné une entité, s’accorde à la foi partagée par une bonne partie de la planète depuis de nombreux siècles… Il y a là ce que Jung a théorisé en tant que synchronicité. Comment une petite-fille, pratiquement illettrée, aurait-elle pu avoir connaissance d’un dogme élaboré par des exégètes cultivés ? Certains penchent pour une manipulation mais c’est occulter les enquêtes approfondies que les autorités civiles et religieuses ont mises en place afin de confondre une possible supercherie…

Juger l’arbre à ses fruits


Le 28 juillet 1858, Mgr Laurence, évêque de Tarbes, réunit une commission d’enquête destinée à établir le crédit que l’Église doit apporter aux affirmations de Bernadette Soubirous. Cette commission est chargée de vérifier la validité des « miracles » annoncés, en recueillant des témoignages divers, des avis de scientifiques ou de gens d’Église. En même temps, la foule des pèlerins venant voir la grotte et y demander de l’aide ne cesse de croître. Des personnes arrivent de toute l’Europe et de nouveaux témoignages de miracles s’accumulent. Si l’on doit juger l’arbre par ses fruits, nous pouvons dire que l’apparition racontée par la jeune-fille est surnaturelle, conclut l’autorité ecclésiale… Alors que le tourisme thermal explose, Lourdes, chef-lieu des Pyrénées, n’est pas considérée à l’époque comme bénéficiant d’une eau ayant les propriétés curatives attribuées à celles de Luchon, Cauterets ou Bagnères-de-Bigorre. Pourtant, la ville est aujourd’hui un endroit de renommée internationale. La destinée semble s’être accomplie puisqu’on raconte qu’à 70 km de Lourdes, à Monléon-Magnoac, anciennement nommée Garaison, Anglèze de Sagasan, une autre jeune-fille, vers 1520, avait déjà affirmé avoir entendu la Vierge lui demander de construire une chapelle près de la source.

Le procès en canonisation


Bernadette n’a pas d’argent et peut difficilement envisager d’entrer au couvent. Mais la célébrité remplace la fortune. Plusieurs couvents proposent de l’accueillir. Le 7 juillet 1866, elle quitte Lourdes pour la Congrégation des Sœurs de la Charité à Nevers. Elle y occupe les postes d’aide-infirmière, de responsable de l’infirmerie et de sacristine. Atteinte d’une tuberculose osseuse et souffrant d’asthme chronique, Bernadette meurt le 16 avril 1879 à l’âge de trente-cinq ans. Pour les besoins du procès en canonisation, le cercueil de la moniale sera ouvert trois fois et son corps retrouvé intact. Depuis 1925, celui-ci repose dans une châsse de verre et de bronze dans la chapelle de l’Espace Bernadette à Nevers. Le visage de Bernadette et ses mains ont été recouverts d’un très fin masque de cire. Bernadette Soubirous est béatifiée le 14 juin 1925 puis canonisée le 8 décembre 1933.

 

Gilbert Roux

 

main
cadeau signes-et-sens-magazine-leader-magazines-gratuits-web gratuit signes-et-sens-magazine-leader-magazines-gratuits-web magazine Votre Blog & Forum de Signes & sens




 
 

Signes & sens, le site créé pour les femmes et les hommes respectueux de l'écologie relationnelle et environnementale...


Signes & sens Web
Psycho | Développement personnel | Santé / Forme | Sport & loisirs | Médecines douces | Bio | Cuisine | Beauté / Bien-être | Parapsychologie | Jeux / Psy-tests | Psychobiographies | Interviews | Bulletins d'humeur | Espaces : Psycho - Être - Confiance en soi | Parents - S'entendre - Relations positives |  Coaching - Se réaliser - Maîtrise de soi | Zen - Se régénérer - Beauté intérieure | Amour - S'aimer - Couple et intimité | Foi - Être croyant - Engagements | Astro - Prédire - Ésotérisme - Horoscope | Création - Créer - Expression artistique | Détente - Se libérer - Vitalité du corps et de l'esprit | Beauté - (Se) séduire - Bonheur d'être soi | Minceur - S'alléger - Changement harmonieux | Forme/Santé - Se ressourcer - Douceur de vivre | Habitat - (Se) préserver - Confort intelligent | Bio - Vivre sain - Respect de soi et des autres |  Spécialistes : Psychothérapies - Psychologie - Psychanalyse | Bien-être et santé - Vitalité - Bio | Parapsychologie - Spiritualités vivantes - Thérapies alternatives | Développement personnel - Coaching | Stages et Formations | Jeux-test - Bilans psychologiques gratuits | Conférences Psy Audio gratuites - MP3 | Astuces pratiques maison | Conseils Doctophyto|Ne déprimez plus | Nos prénoms nous parlent | Phrases positives de réussite | Foire aux questions Parapsy | Mes bonnes résolutions | Bons plans | Vos envies ont leur solution | Professionnels, dites NON à la crise | Shopping | Encore + de partenariat professionnel |Notoriété et référencement | Optimisation Web | Réseau social alternatif / Forums & Blogs.

Signes & sens Pratique

Service Publicité - Tél : 09 64 27 16 19

Signes & sens Mémo
Signes & sens - 17 Boulevard Champfleury - 84000 Avignon - Tél : 04 90 23 51 45



Mentions légales  Signesetsens.com ©