Charles Péguy,
un héros de génie

Charles Péguy, un héros de génie
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Concilier la foi catholique avec un socialisme éclairé, dans une France profondément divisée, relève de la haute voltige. Pourtant, cet écrivain de génie y parvint, allant jusqu’au bout de ses engagements. Charles Péguy est mort en héros, non sans avoir laissé en héritage une œuvre toujours actuelle qui interroge encore l’Humanité.

Né à Orléans le 7 janvier 1873 dans une famille modeste, d’une mère rempailleuse de chaises et d’un père menuisier, Charles Péguy est fils unique. Son géniteur décède alors que l’enfant n’est âgé que de 10 mois. Ses biographes le décrivent comme étant un petit garçon sérieux qui préférait le travail au jeu : J’ai vu toute mon enfance rempailler des chaises, écrit-il, exactement du même esprit et du même cœur, et de la même main, que ce peuple avait taillé les cathédrales…

Un idéal assumé


De 6 à 12 ans, Charles Péguy fréquente l’école primaire, annexe de l’École normale d’instituteurs d’Orléans. Ses capacités scolaires le font remarquer par Théodore Naudy, le directeur de l’École Normale. Péguy rendra toujours hommage aux instituteurs, ces « hussards de la République », comme ils les appellent, qui offrent aux gens du peuple la possibilité de s’élever dans la société. Grâce à une bourse, il bénéficie d’une admission au lycée et continue ses études jusqu’au baccalauréat qu’il obtient le 21 juillet 1891. Toujours aidé par des subsides de l’État, le jeune Charles prépare le concours à l’École Normale Supérieure dans laquelle il est admis en 1894. Péguy a 21 ans et devient un « anticlérical convaincu », sans toutefois perdre foi en son idéal d’amour et de fraternité. Suivant les cours de Romain Rolland et du philosophe Henri Bergson, il se lie d’amitié avec Marcel Baudoin, un être à la Gérard de Nerval, avec qui il invente et rêve d’une société teintée de mysticisme, fondée sur l’épanouissement de chacun.

L’engagement


En novembre 1897, la France est littéralement coupée en deux, y compris au sein des familles, par l’affaire Dreyfus. Ce capitaine juif est accusé de trahison avec l’ennemi potentiel. Charles Péguy, préparant parallèlement l’agrégation, n’hésite pas à prendre officiellement parti pour Dreyfus. Il lui reste fidèle dix années durant. Cette même année 97, il épouse la sœur de son ami Marcel Baudoin décédé quelques mois plus tôt. Se sentant investi d’un devoir de transmission, il fonde en 1900 « Les Cahiers de la Quinzaine », une revue également destinée à publier les nouveaux talents de la plume.

Le mysticisme


Épuisé par un certain activisme politique, déçu par l’attitude de Jean Jaurès, son ancien camarade de l’École Normale Supérieure, qui ne correspond pas à son idéal du socialisme, Charles Péguy devient peu à peu irascible mais continue à travailler, rêvant d’une retraite solitaire. Il ne désire plus cet « universalisme facile » dans lequel il pense que se perd le socialisme. Je ne veux pas que l’autre soit le même, je veux que l’autre soit autre, s’insurge-t-il. L’idée de l’égalité indifférenciée ne s’accommode pas avec sa sensibilité chrétienne. En 1908, il est interpellé par un vers de Corneille : Dieu touche les cœurs lorsque moins on y pense. Doucement, discrètement, Dieu frappe à la porte… Péguy annonce à ses amis qu’il a retrouvé la foi mais ne veut pas la rendre officielle par respect pour les convictions de sa femme qui refuse les sacrements de l’Église. Une situation inconfortable qui est le miroir de son esprit d’indépendance et de sa soif de liberté. Il se définit d’ailleurs lui-même comme étant un fils rebelle de l’Église. C’est donc avec la littérature qu’il va la servir.

Une foi passionnée


En 1909, l’écrivain s’affiche en tant que catholique en écrivant « Le mystère de la charité de Jeanne d’Arc », publié en 1910. Il récidive avec une pièce de théâtre « Le Mystère des saints Innocents », en 1912. La même année sort une œuvre poétique enflammée, « Le Porche de la deuxième vertu », puis « Eve » en 1913. Son œuvre est à proprement parler théologique puisque Charles Péguy se fait le chantre de la Création d’un Dieu d’Amour. Pour lui, la République doit se référer aux valeurs essentielles du Christianisme pour qu’elle devienne forte, généreuse et ouverte. S’il ne fréquente pas l’Institution ecclésiale, l’homme n’hésite pas à effectuer un pèlerinage de 144 kilomètres pour rejoindre la cathédrale de Chartres en trois jours et prier pour son fils malade. Il écrit : J’ai tant souffert et tant prié… mais j’ai des trésors de grâce, une surabondance de grâce inconcevable… C’est dans cet état d’esprit qu’il rejoint son régiment, en tant que lieutenant de réserve, en août 1914. Charles Péguy a 41 ans et, au cœur de la tourmente, rassure dans ses lettres sa mère : Vivez dans la paix comme nous, et à sa femme : Ici immense paix… Le 4 septembre 1914, Péguy reçoit l’ordre de sa hiérarchie de tenir jusqu’au bout et de ne pas reculer. La nuit qui précède sa mort, il cueille des fleurs, les dépose au pied d’une statue de la Vierge à Saint-Witz, lieu de son campement et prie jusqu’à l’aube. Lors de la bataille, il tombe sans un cri, après avoir fait son devoir, réalisant ce qu’il avait rédigé de manière prémonitoire dans « Clio » en 1913 : Combien est beau le détachement du fruit prématuré, le sort précoce, l’arrachement de celui qui ne remplit pas le destin de sa vie. Périr inachevé dans un combat militaire...

 

Jean Herriot

 

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