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                         La santé et la forme dans Signes & sens
 
			 
			   
			     Le  cœur, muscle auto-animé et organe de vie, aurait-il encore  des secrets à nous livrer ? Si l'on en croît les  chercheurs en neurocardiologie, la réponse est affirmative !  Nous le connaissons naturellement dans son rôle de “ pompe ”,  chargé de collecter et de diffuser le sang dans notre  organisme. Mais quelles fonctions supplémentaires peut-il donc  remplir ? Selon les scientifiques, il serait aussi capable de libérer  en nous certains antidotes à nos propres maux. De quoi  s'agit-il exactement et quelles peuvent en être les  applications pour notre vie quotidienne ?
 Au  début des années 90, des chercheurs américains  ont fait une découverte surprenante : notre cœur est entouré  d'un réseau de neurones – environ 40000 – identiques à  ceux présents dans notre cerveau, qui leur a fait parler du “  cerveau du cœur ”. La nature ne laissant habituellement rien au  hasard, l'équipe s'est attelée à comprendre  l'utilité d'un tel réseau. Il contribue donc à  rendre le cœur autonome dans sa prise de décision, notamment  par rapport aux informations qu'il collecte en interne, dans notre  propre corps. Et cette autonomie crée un lien inédit  d'influence mutuelle entre le cœur et le cerveau. Grâce à  ce lien, le cœur peut exercer une action de régulation sur le  cerveau, et notamment son centre émotionnel, qui se répercute  alors sur l'ensemble de notre organisme.
 Leurs  expériences ont ensuite montré que le réseau de  neurones entre en “ résonance ” avec le cœur lorsqu'il  est stimulé par des sentiments positifs, comme l'amour, la  compassion, la générosité, la tolérance...,  sentiments que nous qualifions généralement d'élans  du cœur. Cette résonance se caractérise par une  régularité surprenante du rythme des battements  cardiaques. L'intervalle de temps mesuré entre deux battements  (encore appelé variabilité du rythme cardiaque, VRC)  est alors identique sur une période de temps donnée, et  caractérise un état de “ cohérence  cardiaque ”. Graphiquement, la courbe qui représente la  variation du rythme montre alors une belle sinusoïde harmonieuse  et symétrique.
 Les  bénéfices de cette découverte sont  progressivement dévoilés par les chercheurs. La  cohérence cardiaque permet de viser un rééquilibrage  du fonctionnement de notre corps et contribue à lutter contre  les effets du cortisol et l'adrénaline qui sont libérées  dans notre corps lors d'un stress.
 La cohérence cardiaqueStress  : le mot a été lâché, parce qu'il  constitue un des premiers champs d'application de la cohérence  cardiaque. L'enjeu est de parvenir consciemment à exercer une  action sur le cœur pour le mettre en état de cohérence  et lui permettre ainsi d'engager cette dynamique positive. Pour y  parvenir, la méthode consiste à focaliser votre  attention sur votre cœur et, simultanément, à le  stimuler par des sentiments positifs, que vous puiserez dans votre  expérience personnelle pour leur donner une substance et une  intensité propre à déclencher la cohérence.
 Pour  s'assurer de la maîtrise de la méthode et faciliter son  apprentissage, il est possible de s'appuyer sur des logiciels dits de  “ biofeedback ”, versions simplifiées et grand public des  instruments médicaux utilisés par les scientifiques.  Par l'intermédiaire d'un capteur connecté à  l'ordinateur, ces outils reflètent sous forme graphique les  évolutions des battements cardiaques. L'impact des pensées  et des sentiments apparaît donc à l'écran et  facilite l'identification des éléments déterminants  à l'établissement de la cohérence.
 La  cohérence cardiaque n'est donc ni une école de pensée,  ni une philosophie de vie. Elle repose sur des bases scientifiques et  ne demande que peu d'investissement (en général six  semaines) avant d'en observer les premiers résultats. Les  sceptiques, les curieux ou même les sages y trouveront, sans  aucun doute, un autre moyen d'aborder la gestion du stress et la  guérison des maux du corps.
   Laurent  Lagarde 
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