Juste avant de sombrer dans les bras de Morphée, lieu onirique par excellence, il est bon de conditionner son esprit avec des pensées paisibles. D’où l’importance du contenu de nos livres de chevet…
Si les enfants adorent qu’on leur raconte une histoire au seuil du sommeil, c’est bien que le monde mystérieux de la nuit engendre des inquiétudes. Les veillées d’antan et leurs conteurs avaient d’ailleurs pour fonction de favoriser harmonieusement ce moment de transition entre le réel et l’imaginaire. Aujourd’hui la littérature, aussi bien enfantine qu’adulte, a conservé cette tradition.
L’imagination positive
Les contes et les légendes abritent un monde de symboles que le psychologue analytique Carl Gustav Jung a nommé
archétypes. Ces écrits singuliers, parlant directement à l’inconscient, participent d’une sorte de rite initiatique évolutif. Si le choix est vaste dans la littérature enfantine, il l’est autant en ce qui concerne les plus grands. Des auteurs, comme Paolo Coelho avec son best-seller « L’alchimiste », se sont spécialisés dans ce genre d’écrits, stimulant de façon optimiste l’imagination.
Entre tes mains, je remets mon esprit, avaient jadis pour habitude de murmurer les chrétiens juste avant de s’endormir, témoignant ainsi d’une confiance et d’un lâcher-prise bienfaiteur que beaucoup de nos contemporains aimeraient retrouver. Aujourd’hui, grâce aux spécialistes de la psyché, et notamment à ceux qui insistent sur la nécessité de développer une Pensée positive, les éditeurs proposent dans leurs catalogues de nombreux ouvrages qui vont dans ce sens. Des ouvrages intemporels, tels « La légende des sept dormants » (traditions coraniques), « Les chevaliers de la table ronde » (tradition chrétienne) ou encore « Le Ramayana » (tradition hindoue), ne cessent d’inspirer des auteurs contemporains qui adaptent et remettent au goût du jour une Connaissance indispensable pour retrouver la paix et la sérénité au quotidien.
Relâcher le corps et l’esprit
Depuis une vingtaine d’années et devant les effets secondaires néfastes dus à la forte consommation d’anxiolytiques, les ouvrages traitant des avantages de la relaxation ne cessent d’intéresser un large public. Les auteurs spécialisés rappellent que les techniques de « yoga nidra » (yoga du sommeil) peuvent aider à retrouver un repos de qualité. Les livres expliquant les méthodes issues de la sophrologie remplacent peu à peu les somnifères. Ceux abordant le thème de la méditation, qu’elle vienne de la tradition Zen, amérindienne ou bouddhiste, ouvrent une voie nouvelle à l’angoisse de l’insomnie. N’oublions pas non plus le renouveau fantastique des traitements complémentaires des médecines douces que l’on doit aux excellentes publications de naturopathes et autres professionnels soucieux de répondre de façon naturelle à une demande de plus en plus pressante. Tous ces outils livresques contribuent de manière très sensible à un renversement heureux de certaines valeurs. Car à force de vouloir aller plus vite que le voisin, à force de vouloir toujours plus que le concurrent, le risque d’inflation, aussi bien économique que psychique, guette. Il est urgent d’effectuer une centration bénéfique sur nos propres rythmes circadiens. Pour y parvenir, il suffit de prendre le temps de relâcher le corps et l’esprit en remplaçant, avant de se mettre au lit, le spectacle médiatique, où l’on nous assène quotidiennement que tout va mal, par un livre qui nous explique enfin
qu’aujourd’hui est mieux qu’hier mais moins bien que demain…
Jacques Olivier