La santé et la forme
      dans Signes & sens

      Docteur, je voudrais maigrir !
      Les conseils du Docteur Patrick Serog,
      médecin nutritionniste

      Docteur, je voudrais maigrir !
      ©iStock

      Notre société est de plus en plus confrontée au surpoids, voire à l'obésité qui touche aujourd'hui 10 à 12% des adultes et 15 à 16% des enfants. Aux Etats-Unis, 50% de la population est déjà concernée par l'un ou l'autre.

      Comment ne pas réagir comme Monsieur Tout-le-monde : pour maigrir, il suffit de manger moins. Voilà une idée reçue... En fait, il s'agit de « bien » manger – et cela n'a pas grande signification hors du contexte, si on ne prend pas en compte chaque individu. Il n'y a pas une mais des façons de manger, en fonction de son âge, de son activité physique et des circonstances. La manière dont nous mangeons change et le poids lui-même évolue. Les bébés, les enfants d'âge préscolaire, les écoliers, les étudiants, les cadres, les travailleurs manuels, chacun, à chaque étape de sa vie, consomme des produits différents, en plus ou moins grande quantité. C'est encore plus vrai pour les femmes, lors des grossesses ou de la ménopause. L'évolution des produits alimentaires joue également un rôle prépondérant dans l'apparition des surpoids en grand nombre.
      L'obésité reste, dans l'état actuel des connaissances scientifiques, l'affaire des spécialistes. Ils sont quelque trois millions en France, alors que quinze millions de personnes souffrent de surpoids. Celles qui pèsent 60 ou 70 kilos en trop doivent être prises en charge par des services hospitaliers ou des médecins spécialisés. Mais aider un patient à perdre 10 à 20 kilos reste du domaine du médecin généraliste. Ce surpoids n'est pas une fatalité mais s'en débarrasser dépend en grand partie de la motivation du patient et de l'écoute et des conseils du médecin.

      Deux mots clés : régime et repas


      L'un des premiers réflexes d'une personne en surpoids consiste à s'en remettre à l'un de ces régimes largement décrits dans les magazines ou les livres. S'ils permettent une perte de poids réelle, ils ne tiennent guère leurs promesses sur le long terme et les patients reprennent du poids à la moindre incartade ou dès l'abandon du régime. La répétition des traitements nutritionnels amaigrissants crée une sorte d'habitude pour l'organisme. Tel un médicament qui finit par ne plus avoir d'effet contre le mal qu'il traite parce que le patient en abuse, les régimes restent inefficaces dans un organisme qui en a subi des dizaines. Plus préoccupant, les patients en surpoids qui pratiquent ces régimes s'habituent à consommer moins de nourriture et finissent par ne plus maigrir car leur organisme, programmé pour résister à la disette, stocke la graisse, même si les apports sont limités. Il s'agit là d'un paradoxe – tout à fait avéré.
      Le réapprentissage de l'art de se nourrir commence avec cette notion de « régime » - qui est bien souvent un terme à ne pas utiliser ! Mieux vaut parler de programme alimentaire, de projet alimentaire, de remise en forme ou de méthode de bien-être : le mot «régime» a toujours une connotation restrictive. Par ailleurs, il est indispensable de différencier son propre discours des articles des magazines (« Trois régimes pour maigrir sans efforts »), ou des conseils des « bonnes copines » (« Arrête le pain et ne mange rien le soir, tu perdras trois kilos en une semaine ! »). Autre mot lourd de signification, le repas. Dans notre société de restauration rapide, de pauses déjeuner, de self-services, la notion de repas a disparu, réduite à un vague concept archaïque. Et pourtant ! Maigrir commence par là : prendre de vrais repas. Un repas est une construction alimentaire où se retrouvent les différents éléments nécessaires à notre santé, calories d'une part, glucides, lipides, protéines de l'autre. Un repas classique se compose d'une entrée, d'un plat de résistance avec son accompagnement, d'un laitage et d'un dessert. Il faut au moins qu'il y ait trois de ces quatre éléments. Or il disparaît de nos habitudes. D'autant que la tendance actuelle est plutôt à ne préparer que deux des éléments du repas classique.

      Prendre conscience de son alimentation
      Très souvent, on entend : « Mais je ne comprends pas, il y a vingt ans je pesais 70 kilos, aujourd'hui j'en ai 15 de plus et pourtant je n'ai pas changé mon alimentation ». En premier lieu, c'est une impression fausse : l'alimentation change au cours de la vie. Les histoires d'amour, le stress du travail, les décès de proches, les changements d'habitation modifient la façon dont nous nous comportons vis-à-vis des aliments. On change spontanément ses habitudes, sans s'en rendre compte et cette absence de perception nous empêche de rendre cohérente notre alimentation en cas de surpoids.

      Il y a surpoids et surpoids

      Se rendre chez un médecin pour lui montrer son corps et lui raconter son histoire n'est pas une partie de plaisir. Cette consultation n'est pas non plus une source d'angoisse, comme lorsqu'on présente un trouble ou une lésion. Il ne s'agit pas d'une peur vitale mais d'une gêne dans la vie de tous les jours. Souvent les patients se trahissent : « Je viens vous voir parce que j'ai bien conscience que si je ne fais rien, je vais tomber malade » ; ils ne se considèrent donc pas comme déjà malades, alors qu'ils le sont.

      Grignotage, craving et boulimie
      La dérégulation de l'alimentation est très souvent la cause du surpoids. Mais les manières de fonctionner diffèrent et le degré de complexité de ces troubles du comportement alimentaire varie. Le grignotage est une prise alimentaire en petite quantité, sans faim, répétitive, qui survient plusieurs fois dans la journée. Le grignotage n'entraîne aucun sentiment de culpabilité, contrairement au craving. Le craving est une envie brutale de manger, une pulsion alimentaire. On n'utilise pas ce terme lors des premières consultations car les patients ne savent pas toujours de quoi il s'agit, on parle de « pulsion alimentaire ». Chez les adolescents, 22% des filles et 17% des garçons sont victimes de craving. Quand on mange normalement, suffisamment, à sa faim, il n'y a aucune raison d'avoir des pulsions alimentaires. On entend par pulsion un besoin lancinant et immédiat, une idée fixe qui obsède jusqu'à troubler le jugement. Troisième trouble du comportement alimentaire, beaucoup plus dangereux, la boulimie. Elle se caractérise par une compulsion alimentaire irrépressible, avec une consommation alimentaire très importante, qui s'effectue la plupart du temps en cachette, accompagnée de vomissements et suivie d'une culpabilité très forte. La boulimie fait énormément souffrir psychiquement et entraîne des dégâts somatiques, brûlures, ulcération de l'œsophage, ulcération des gencives avec déchaussement des dents, désordres électrolytiques (potassium et sodium) pouvant entraîner des troubles cardiaques. C'est une maladie grave qui ne se traite pas comme un surpoids. Les boulimiques peuvent avoir un poids normal ou être obèses.

      Du côté du patient : le « tout ou rien »
      Très souvent, on vit le fait de maigrir selon la loi du tout ou rien: « Tu manges, tu grossis, tu ne manges pas, tu maigris... ». On est tenté de faire également très souvent le parallèle avec la cigarette, c'est-à-dire : « Tu veux arrêter de fumer, tu utilises des patchs et tu ne fumes plus ! ». Mais dans le cas du surpoids on ne peut pas dire : « Tu arrêtes de manger ! ».

      La définition des objectifs


      Pour une femme, l'amaigrissement moyen est estimé à 800 grammes par mois. Donc, quand une patiente a perdu 2 kilos, même si elle pensait en perdre davantage, c'est déjà formidable. Le médecin doit la féliciter, lui dire qu'elle a accompli un travail remarquable... et la prévenir en douceur que, la prochaine fois, elle risque de ne pas obtenir un aussi bon résultat. Les hommes maigrissent un peu plus vite, entre 1 et 1,5 kilo par mois. Dans tous les cas, l'amaigrissement ne sera pas linéaire. On maigrit, on s'arrête de maigrir, puis, huit ou vingt jours plus tard, on maigrira à nouveau... avant de se stabiliser, pour maigrir à nouveau, etc. C'est ce qu'on appelle les résistances à l'amaigrissement. La perte de poids s'effectue par paliers. Il ne faut pas que le patient s'en inquiète. Ce n'est pas pour autant un échec, c'est l'organisme qui souffle un peu. Le médecin devra répéter cette vérité à chaque consultation ! Et positiver.

      On maigrit dix fois plus vite qu'on ne grossit !
      Si un patient à 10 kilos à perdre, il lui faudra entre six et huit mois pour obtenir ce résultat. Est-ce long ? Il faut garder en tête la notion suivante : on maigrit dix fois plus vite qu'on ne grossit. Prenons l'exemple d'une femme de cinquante ans, en pleine ménopause ; elle mesure 1,70 mètres et pèse 80 kilos. À 35 ans, après ses grossesses, elle pesait 68 kilos. Elle avoue : Docteur, je ne peux plus me supporter. Elle a pris 12 kilos en quinze ans. Divisez 12 par 15 : 800 grammes par an. On lui propose donc de perdre 12 kilos divisés par 0,8 en moyenne, ça fait quinze mois. Autrement dit, le temps pour maigrir n'est pas si long mais le désir d'obtenir un résultat immédiat et visible rend impatient ! Quand un patient grossit de 40 kilos, la première phase d'amaigrissement sera plus rapide. Il perdra quelque 15 ou 20 kilos la première année mais devra attendre trois ans pour voir disparaître les 15 kilos restants. Mieux vaut lui expliquer cela d'emblée.

      Rien ne vaut la marche à pied


      Une fois tous ces éléments expliqués, on revient à du concret : l'activité physique. La première à recommander est celle que le patient aime. Seules deux activités ne sont pas indiquées, l'équitation, qui aura peu d'effets musculaires bénéfiques pour les débutants, et le golf : on interrompt la marche tous les 400 ou 600 mètres pour taper la balle et l'arrêt de l'activité physique n'est pas excellente. Lorsque le surpoids est important, il faut éviter le jogging, qui abîme énormément les articulations et les tendons, ainsi que le tennis, pour les mêmes raisons. Mieux vaut se dépenser en milieu aquatique parce qu'on n'y pèse pas son poids. Mais certaines personnes refusent de se rendre à la piscine, par crainte de s'exhiber. Un seul sport est praticable par tous, la marche. Plusieurs études ont montré que trois heures de marche par semaine, ou une demi-heure par jour, permettaient d'augmenter la masse musculaire et d'aider non pas l'amaigrissement, mais à stabiliser son futur poids. En augmentant sa masse musculaire, on augmente sa dépense d'énergie vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

      Des repas, des vrais repas


      Certains patients ne font pas de véritables repas, ils prennent un plat principal, un café et pensent avoir fait un déjeuner ou un dîner complet. La technique consiste à leur donner une structure de repas. D'autres sont des hyperphages, ils mangent beaucoup et en général de nombreux plats gras. Dans des repas construits, on maintient les aliments qu'ils aiment bien mais on prescrit un seul plat gras par repas, en diminuant un peu les quantités. Un plat de pâtes ne contient pas 400 grammes mais 200 grammes. Il faut diminuer progressivement pour ne pas affamer le patient qui serait dans l'incapacité de respecter la prescription. Il arrive que le patient diminue de lui-même sa « ration » il a compris que ses portions sont trop importantes, il fait des efforts et s'aperçoit qu'en réalité il n'éprouve pas de sensation de faim... Evidemment, s'il descend à un seuil trop bas, il retrouvera cette sensation. Le seul effort que ces restrictions progressives demandent - mais comment faire autrement ? -, c'est le contrôle. Faire attention reste le maître mot de cette aventure.

       

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