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La santé et la forme
dans Signes & sens
Les conséquences de la potomanie
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La potomanie se caractérise par le besoin d’ingérer en permanence de grandes quantités de liquide, de l’eau généralement. Cette attitude, de type compulsif, s’inscrit dans le registre des troubles des conduites alimentaires.
S’il s’agit d’eau le plus souvent, toutes sortes de boissons peuvent ainsi être absorbées par le potomaniaque, exception faite toutefois de l’alcool. D’origine généralement psychique, la potomanie s’observe aussi dans certaines maladies comme le diabète insipide, le diabète sucré déséquilibré ou lors d’une atteinte organique du centre de la soif.
Des conséquences neurologiques
L’apport hydrique, parfois supérieur à 10 litres par jour, entraîne de fait une polyurie (production urinaire supérieure à 3 litres par jour), associée à une incontinence urinaire à la fois diurne et nocturne. Maintenue dans le temps, cette situation devient responsable de déséquilibres électrolytiques dans le sang, avec perturbation des bilans ioniques et accumulation d’eau dans les cellules. Le risque inhérent à l’hyponatrémie étant l’œdème cérébral, elle peut induire des troubles neurologiques parfois sévères, allant du simple ralentissement idéo-moteur au syndrome confusionnel, risque de convulsions, voire coma.
Un trouble grave du comportement
Si l’objet diffère de celui de la boulimie, le principe est semblable : une envie irrésistible de boissons. La personne atteinte de potomanie va donc progressivement rythmer sa vie entre un apport liquidien anormalement élevé, quel que soit le lieu où elle se trouve – domicile, café, travail –, et des séjours réguliers dans les toilettes. Une conduite génératrice d’exclusion et de désocialisation, favorisée par les perturbations de la conscience d’ordre neurologique. L’addiction est le plus souvent tenue secrète par le sujet, méconnue ou déniée. En l’absence d’une prise en charge thérapeutique sérieuse, les conséquences néfastes sur le plan psychologique et médical sont inévitables.
Vanessa Milhet
Marie boit 7 litres d’eau par jour...
L’avis du docteur Pescay, médecin et psychanalyste
Sans arriver à 10 litres par jour, la consommation de Marie n’en demeure pas moins déjà anormalement élevée et inquiétante. Après avoir éliminé une étiologie médicale ou un problème d’ordre neurologique, seule une prise en charge de cette femme sur le plan du psychisme est à même de permettre une restriction hydrique durable dans le temps, l’apport habituellement recommandé en eau se situant aux alentours de 1,5 litre par jour (à augmenter en période de chaleur ou lors de la pratique d’une activité sportive). Selon le psychisme de Marie, différents types de thérapies pourront lui être proposés: thérapies comportementales, ateliers thérapeutiques, psychothérapie intégrative ou une cure analytique afin de l’amener à prendre conscience des raisons inconscientes de son comportement compulsif et mettre en place un contrôle de sa consommation liquidienne pour déclencher un principe de guérison.
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