Plus fréquentes chez la femme, les infections urinaires simples, uniquement vésicales, sont dénommées cystites. Le terme de pyélonéphrite est employé lorsque le problème est plus important et atteint les reins.
Quand l’envie de faire pipi se fait pressante, fréquente, s’accompagnant de brûlures urinaires, l’alerte est donnée. La douleur peut survenir dès le début ou en fin de miction. L’émission de quelques gouttes seulement est fréquente malgré l’irrésistible besoin de se rendre aux toilettes. Elle s’accompagne parfois de sang (hématurie) si l’infection est forte. Le déclenchement apparaît souvent brutalement et, pour comble de malheur, généralement en pleine nuit ! Une insomnie totale en perspective, sans traitement sous la main. Douleurs abdominales, fièvre ou frissons peuvent compléter ce tableau difficile.
Des facteurs de risques
Rares sont les femmes qui n’ont pas connu un épisode douloureux de ce type dans leur vie. Selon l’Afssa,
40 à 50 % des femmes ont au moins une infection urinaire au cours de leur existence. La proximité des méats urinaire et anal chez la gent féminine, associée à un urètre court (canal permettant l’évacuation de l’urine de la vessie vers le méat), explique les épisodes récurrents. Les rapports sexuels peuvent être un facteur déclenchant. On appelle ainsi « cystite lune de miel » l’infection survenant après un premier rapport sexuel ou lors d’une reprise d’activité sexuelle après une période d’abstinence. Les variations du terrain hormonal durant la grossesse, et surtout lors de la ménopause, interviennent également comme facteurs de risques en modifiant la flore physiologique locale qui assure une défense contre le passage de germes. Il en est de même lors de toilettes répétées périnéales dans une même journée ou en utilisant des produits trop décapants. Le manque d’apport hydrique, le fait de se retenir, des précautions d’hygiène non suivies (comme s’essuyer d’avant en arrière aux toilettes), la constipation, favorisent également cette pathologie. Protégés par un urètre plus long, l’infection urinaire reste plus rare chez les hommes mais peut se développer après un rapport sexuel non protégé. Pour les plus âgés, ce type d’infection est généralement en lien avec un adénome de la prostate qui provoque une gêne à l’écoulement des urines et une rétention vésicale. Des complications sont possibles comme la prostatite, l’orchite ou l’épididymite.
Des risques de récidive
Les infections urinaires, à partir de quatre épisodes par an ou plus, sont dites récidivantes. Elles entraînent une altération importante de la qualité de vie avec, parfois, un phénomène de repli sur soi, un état de fatigue permanente et une chute du moral. Leur genèse se révèle souvent polyfactorielle. Dans la grande majorité des cas, il s’agit de germes d’origine intestinale, bactérienne ou mycosique. La bactérie
escherichia coli serait responsable dans 70 à 95 % des épisodes infectieux : sa particularité est en effet d’adhérer aux parois vésicales et d’y proliférer ! Malgré le recours aux antibiotiques, cette bactérie tend à s’installer et à nicher dans la vessie. D’autres germes peuvent être responsables comme les
proteus mirabilis, staphylocoque saprophyticus, stretocoque du groupe B, klebsiella...
Les probiotiques, une solution naturelle
Micro-organismes vivants, bactéries ou levures, les probiotiques sont de plus en plus présents dans notre vie actuelle et présentent de nombreux effets bénéfiques sur la santé. Ils comprennent notamment les lactobacilles, les bifidobactéries, le
streptococcus thermophilus ou les levures
saccharomyces boulardii et
cerevisiae. Leur intervention au niveau du tube digestif diminue les fermentations intestinales, élimine les agents pathogènes en stimulant le système immunitaire. Ils agissent ainsi en rééquilibrant le milieu intestinal et en permettant un meilleur transit. Les probiotiques présentent aussi la particularité d’agir de la même façon dans le domaine vaginal. La spécificité de leur mode d’action contribue ainsi à traiter le terrain en restaurant et régénérant la flore naturelle ambiante intestinale et vaginale, en renforçant les défenses de l’organisme et en luttant contre l’implantation de bactéries nuisibles. Un traitement naturel et sain pour un retour au calme et au bien-être...
Docteur Laurence Pescay