La philosophie zen, si elle invite à une nourriture simple, parfois au végétarisme, dit aussi dans un sutra bouddhiste que « la bouche du moine est comme un four » ! Paradoxe direz-vous ? Pas certain dans la mesure où une alimentation équilibrée n’est en aucun cas synonyme d’ascétisme.
À regarder effectivement certaines représentations du Bouddha, l’impression de stabilité qu’elles dégagent n’a rien à voir avec une mode qui tend à idéaliser un corps parfait, filiforme, voire anorexique. L’acte de manger, relevant de la pulsion d’autoconservation, est aussi lié à une notion de plaisir que n’exclut en aucune manière une alimentation zen.
Un art de vivre
Dans les monastères
zen, la cuisine tient une place très importante car la conscience de la fonction nutritive fait partie intégrante de la Voie. Ainsi, la manière d’introjecter la nourriture compte autant, sinon plus, que la qualité des aliments. Par exemple, en mangeant plus lentement l’organisme consomme moins de calories. Saviez-vous que sans régime aucun, il est possible de mincir de 9 kg en un an en appliquant seulement cette méthode. Notre psychisme, selon les spécialistes, a besoin de 20 minutes pour réaliser la satiété. Le fait de ne pas se précipiter laisse beaucoup plus de chance de s’arrêter au moment juste pour l’organisme. Manger en prenant son temps, c’est aussi redécouvrir qu’une bonne mastication non seulement développe le plaisir du goût, mais facilite également la digestion en diminuant, de fait, les problèmes de lourdeur d’estomac. S’alimenter relève ainsi d’une véritable méditation zen, d’une présence à soi-même, au point de faire de cette action quotidienne un art de vivre. Un jour, un Maître zen répondit à un disciple qui l’interrogeait sur sa meilleure pratique :
Quand je fais zazen, je fais zazen ; quand je dors, je dors ; quand je mange, je mange…
La voie de l’équilibre
Glucose, protéines, antioxydants, vitamines et minéraux sont les éléments essentiels pour qu’un organisme fonctionne de manière harmonieuse. La voie de l’équilibre consiste donc à consommer régulièrement des produits céréaliers, des légumes, des fruits, ainsi que des protéines maigres telles que celles contenues dans les poissons et les légumineuses. Les adeptes du végétarisme prendront soin de remplacer éventuellement la viande par le tofu. Une alimentation zen n’a donc rien à voir avec les excès opposés, que ce soit en terme d’anorexie ou, au contraire, de comportement boulimique. Le zen étant issu du bouddhisme, cette philosophie prône le juste milieu en toute chose.
Une alimentation santé
Que ta nourriture soit ton médicament et ton médicament ta nourriture. Ainsi s’exprimait Hippocrate, il y a environ 2500 ans. Se nourrir de manière saine véhicule effectivement une véritable portée préventive sur le plan de la santé. Dans son ouvrage « Comment bien se nourrir pour bien vivre », publié aux Éditions A.L.T.E.S.S., Nicole Kretchmann explique que
le fait de bien manger permet de retrouver un équilibre naturel qui nous rend à notre vraie faim et, par conséquent, nous ramène à notre poids idéal. Notre guide n’est plus l’envie et la gourmandise, mais la vraie faim qui répond aux besoins réels d’un corps qui vit pleinement sa vie. Ce qui est le contraire d’un régime…
Alice Nadal
Privilégier le wok
L’énorme avantage de cet ustensile venu d’Asie, en métal ou en céramique, réside dans le fait qu’il utilise très peu de matière grasse et qu’il est donc très bien adapté pour s’alimenter sans pâtir des inconvénients d’une nourriture saturée en graisses. Grâce à son petit socle amovible en forme de cône, le wok cuit aussi rapidement qu’avec une poêle, tout en pouvant contenir une plus grande quantité d’aliments. Munie d’une grille à mi-hauteur, ils y sont réchauffés ou même cuits à la vapeur. En résumé, le wok simplifie la vie puisqu’il synthétise, en un seul accessoire, de multiples fonctions.
