Le sport & les loisirs
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      Des origines du sport à nos jours,
      un processus d'humanisation
      encore complexe…

      Des origines du sport à nos jours, un processus d'humanisation encore complexe…
      ©iStock

      Le sport renvoie dans son principe à l'image de la compétition et des Jeux Olympiques, manifestation absolue du culte de l'expression corporelle. La première Olympiade remonte à l'an 776 avant J-C., lorsque l'athlète Koroebos fut sacré à Olympie, champion de la course à pied. Son nom, ciselé dans la pierre, institue temporellement et pour la postérité, l'origine d'une liminaire organisation officielle et nationale des jeux sportifs. Cela ne signifie pas qu'il n'y ait pas eu, antérieurement, des manifestations semblables. Les Olympiades ne sont en définitive que l'aboutissement du mythe « héracléen ».

      L'effort physique était la condition essentielle pour la survie de l'homme primitif. La force et la vitesse étaient les facteurs requis pour chasser le gibier et fuir la menace des grands fauves. C'est l'anthropologie qui guidera dans la compréhension du passage de la « lutte pour la vie » au culte du sport. L'homme de la préhistoire tuait pour assurer sa subsistance et celle de la horde à laquelle il appartenait. Les longues courses dans les savanes mettaient à rude épreuve les hommes du clan lorsqu'ils partaient à la chasse. Nul doute que celui qui parvenait à vaincre l'animal était adulé par ses congénères et reconnu comme symbole de puissance. La compétition n'exista que plus tard lorsque les hommes eurent la maîtrise des techniques de chasse et purent assurer leur sécurité dans des lieux abrités du danger extérieur. De la répétition de l'acte sans objet naquit la jouissance et le plaisir de rivaliser avec ses semblables. L'homme put alors confronter sa force, sa résistance, les attributs de sa virilité masculine. La gratuité de l'exploit physique et l'émulation collective dériva de l'instinct joueur, inhérent à l'enfant et au jeune animal. Les rivalités et les convoitises conduisirent les hommes à s'affronter entre hordes voisines. Le besoin de s'organiser et de s'entraîner, pour mieux se protéger des belliqueux, amena l'homme à armer son bras et à la notion de guerrier. L'efficacité était donc liée à la discipline et à l'entraînement. Des millénaires se sont écoulés avant que la phalange prit son sens dans le développement du sport et des aptitudes physiques de l'hoplite chez les Grecs. Nombre de disciplines sportives tirent leurs origines des techniques de chasse : course à pied, lutte, lancer du javelot, lancer du marteau, tir à l'arc, escrime, etc., et préfigurent ce que seront les premières Olympiades.

      Une culture Grecque
      La mythologie apporte, avec l'Iliade et l'Odyssée, les impertinents défis que les dieux imposaient à l'homme. Avant les épopées homériques, quelques scènes d'épreuves sportives apparaissent sur des bas-reliefs égyptiens et les vestiges sumériens. Certains chroniqueurs de l'époque écrivirent que de lointains peuples du Nord pratiquaient le saut en hauteur et le lancer d'essieu de char. Hormis les Grecs qui sacralisèrent très tôt le sport, les autres peuples ne surent pas préserver leurs acquis. La culture du sport prit naissance vers le XVe siècle avant J-C. sous l'égide de la religion. La tendance esthète et raffinée du peuple Grec développa un idéal pour le culte du corps. Dès cette époque, le monde Grec prit conscience des valeurs physiques et morales pour combattre les forces du mal. Le combat du chasseur pour la survie de sa horde est devenu le combat de l'athlète, avec le taureau dans l'arène pour la gloire du vainqueur et la jouissance des spectateurs. Le rituel s'immisçant dans les jeux, le sport devint lui-même la religion des Grecs. Les douze travaux d'Héraclès symbolisent le parallèle des lointains souvenirs de l'acte héroïque des luttes de l'homme et de l'animal et du combat de l'homme contre ses monstres intérieurs. C'est la pythie de Delphes qui inspira Iphitos, roi d'Elide, pour instaurer les Jeux Olympiques et rétablir la paix avec le roi de Sparte. Cette première Olympiade officielle se déroula à Olympie dont la seule épreuve fut la course du stade, aujourd'hui devenue le 200 mètres. Les Olympiades se succédèrent régulièrement tous les quatre ans à Olympie et alternèrent avec les réunions athlétiques de Delphes. D'autres épreuves apparurent comme Le Double Stade, notre 400 mètres actuel, puis les courses de fond, la lutte, le saut en longueur, le lancer du javelot et du disque. Toutes les activités sportives n'étaient pas représentées aux Olympiades. Les Grecs pratiquaient d'autres jeux physiques : la boxe, le jeux de balle, comme un principe éducatif et d'équilibre mental.
      En période solennelle, Olympie célébrait la fête rituelle pendant sept jours. C'était un lieu sacré, inviolable, protégé par la magie des dieux du stade. L'unité nationale de la Grèce antique n'a été préservée que grâce au pouvoir de cohésion des jeux. Isocrate prononça un encomiastique discours à l'occasion des centièmes Olympiades, résumant toute l'influence des vertus humanitaristes des jeux sur le peuple Grec : Grâce aux panégyries, nous nous rassemblons en un même lieu après avoir conclu la trêve et fait taire nos inimitiés. Puis nous offrons ensemble aux dieux vœux et sacrifices, et nous ravivons le souvenir de nos origines communes. Avec l'invasion romaine au IIe siècle avant J-C., les jeux périclitèrent rapidement. Le christianisme dominant, la Rome nouvelle condamna le panthéisme Grec et le paganisme des athlètes. La théocratie se sentit menacée par le culte du corps. Il n'y eut plus que la cruauté des jeux de cirque qui enflammèrent les foules sous l'œil avisé du pontife. Les gladiateurs, déjà condamnés par leur statut d'esclave ou de prisonnier, s'affrontaient dans des joutes macabres.

      Du Moyen Âge à la Renaissance
      Le Moyen Âge redonna vie aux jeux physiques. L'église développa les vertus chevaleresques que s'attribua la noblesse. Les joutes et les tournois remplacèrent la guerre, véritable passion de l'aristocratie médiévale avec ses règles martiales. Le Jeu de paume, ancêtre du tennis, se jouait à la main par-dessus une corde, ancêtre du filet. La raquette ne vint qu'ensuite remplacer le gant de cuir. La soute, ou choute, jeu très populaire, consistait à l'aide du pied ou de la main, à faire pénétrer une grosse balle de cuir bourrée de paille dans le camp adverse. Ce jeu excessivement violent, d'origine normande, fut souvent interdit par les monarques. L'exceptionnelle popularité de ce jeu déborda les frontières de la France. L'Angleterre s'en empara, transforma les règles et donna naissance au rugby et au football. La balle frappée avec un bâton deviendra le hockey, le cricket et le golf. La lutte se pratiquait dans beaucoup de pays voisins et chaque village organisait des rencontres dominicales. Avec l'avènement de la Renaissance, le raffinement et les belles manières exercèrent une prépondérance sur la virilité et la rusticité des sports. Louis XIV imposa les règles des jeux et fit respecter les interdits. La noblesse se plia aux désirs du roi et, pour obtenir ses faveurs, l'imita dans ses passions pour des sports qui devinrent privilèges d'aristocrates : l'escrime, la chasse à courre, l'équitation. Les académies firent leur apparition dans les pays d'Europe. On s'initia aux disciplines du fleuret, du billard, aux arts esthétiques. C'est l'époque de l'élégance et des grandes réunions équestres. Contrairement à la France, le sport se développa fortement en Angleterre et en Allemagne. L'éducation sportive y était enseignée comme une culture du corps. L'acquisition de la force et de la résistance était garante des valeurs morales et physiques mais pouvait aussi former de bons soldats.

      Coubertin : une philosophie nouvelle
      Au XIXe siècle, l'athlétisme naquit officiellement avec ses organisations codifiées et le professionnalisme. Les clubs regroupèrent les athlètes et organisèrent des réunions sportives. Peu à peu, la barrière sociale se levant, le sport s'inscrivit dans la démocratie. Les associations sportives se multiplièrent un peu partout dans le monde et les épreuves se diversifièrent avec le patinage, la boxe, l'aviron, la voile, le cyclisme avec le premier tour de France en 1903. À cette époque, les paris sont associés aux sports et de grosses sommes d'argent sont engagées dans certaines manifestations hippiques ou de courses à pied. Le sport américain fait son entrée avec le volley-ball, le base-ball, le basket-ball et le football américain. Après la défaite de 1870, la France se remit lentement de sa léthargie. Les clubs de gymnastique fleurirent dans l'Hexagone à l'image de la discipline sportive allemande. Sous l'influence de Georges Hébert, de Taine, puis de Coubertin, une philosophie nouvelle amorça l'aire du mouvement Olympien. Les tensions internationales se détendirent et les doctrines sociologiques rapprochèrent les hommes, favorisant les rencontres entre les nations. Pierre de Coubertin contribua profondément au rétablissement des valeurs sociales et de dignité humaine. Il multiplia ses déplacements à l'étranger et ses discours à la Sorbonne : L'heure a sonné où l'internationalisme sportif est appelé à jouer un nouveau rôle dans le monde. L'Allemagne a exhumé ce qui reste d'Olympie ; pourquoi la France ne réussirait-elle pas à en reconstituer les splendeurs ? L'essor industriel de cette fin de siècle a favorisé les transports et les communications. L'engouement de la presse pour le sport créa l'émulation et le désir de rivaliser entre nations, l'idéal olympien renaissant officiellement le 23 juin 1894 à la Sorbonne lors de l'inauguration du Congrès International Universitaire et Sportif. Un comité olympique international permanent constitué, les premiers Jeux Olympiques eurent lieu à Athènes en 1896, puis à Paris en 1900, année de l'Exposition Universelle.

      Le CIO : une chance de plus
      Les Jeux Olympiques ont été régulièrement célébrés tous les quatre ans, sauf en 1916, 1940 et 1944, années de guerre où la trêve des Jeux Antiques ne fut pas respectée. Ils ont souvent été aussi le théâtre de protestations politiques internationales et faillirent éclater sous la division des pays participants : 1936, le racisme apparaît aux Jeux de Berlin avec le refus d'Hitler de féliciter les Noirs Américains ; 1972, massacre des Israéliens à Munich ; 1976, retrait des Africains à Montréal ; 1980, menace des Américains de boycotter les Jeux de Moscou en protestation de l'invasion soviétique de l'Afghanistan ; 1984, boycottage des Jeux de Los Angeles par les Russes. Les arguments invoqués n'ont pas tous eu une réalité tangible, mais utilisèrent le gigantesque impact médiatique des Jeux pour attirer l'attention internationale. Depuis la première Olympiade où les Jeux figurent en tant que structure organisée par des règles, la politique n'a cessé d'être étroitement liée à l'olympisme. Seule la reconnaissance d'organisations indépendantes comme le CIO, par l'ensemble de la communauté internationale, donne une chance au sport de mettre l'idéologie en dehors du stade. Par ailleurs, l'effondrement du bloc de l'Est a contribué à affaiblir la course aux records avec le rival Occident.
      Et en ce troisième millénaire. peut-on espérer que le Nom du vainqueur ait une valeur humanisante et socialisante au-delà des records ?

       

      Jacques Roux

       

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