Le sport et les loisirs
      dans Signes & sens

      Je me mets
      au trickline

      Je me mets au trickline
      ©iStock

      On raconte que dans les années 1980, en Californie, des fans de l’escalade ne sachant que faire de leur excès de sangles eurent l’idée de tendre l’une d’entre elles entre deux poteaux et de jouer les funambules sans l’aide d’un balancier. Ainsi naquit le « slackline » signifiant « corde lâche », duquel dériva le « trickline » utilisant le même principe mais avec une tension plus forte…

      Pratiqué aussi bien en ville qu’à la campagne, le trickline est devenu une pratique sportive comportant de nombreux avantages. Le champion américain de ski Samuel Bode Miller s’y adonne régulièrement pour travailler son équilibre. Elle constitue une excellente préparation à l’escalade mais également au surf. Les gymnastes spécialisés dans les agrès sont nombreux à s’y mettre. Sans compter que le trickline améliorant la concentration mentale, certains passionnés témoignent que ce sport est comparable à une véritable pratique méditative. Ils sont beaucoup à témoigner que lorsqu’ils se retrouvent sur la sangle à réaliser différentes figures de style, ils ont la sensation d’accéder à une sorte de transe.

      Côté pratique
      Le matériel, une sangle de 20 à 50 mm de largeur, est disponible dans tous les magasins spécialisés en accessoires de sports de montagne. Répondant à une demande croissante de la part d’un public de tous les âges, on en trouve aujourd’hui sur des sites Internet. Il est préférable de ne pas confectionner soi-même son trickline pour des raisons de sécurité. Une sangle standard tubulaire se doit d’être très résistante et capable de soutenir une forte tension (160 kilos pour réaliser certaines figures comme les sauts). Pour un débutant, mieux vaut l’acquérir la plus large possible. Quant à sa longueur, elle peut aller de 15 à 30 mètres, et parfois au-delà. Il existe deux systèmes d’attache : le mouflage et le cliquet. Le premier convient aux habitués de l’escalade mais le second est plus simple à installer. Il suffit maintenant de repérer deux arbres pas trop distants l’un de l’autre, commencer par marcher sur la trickline, puis tenir l’équilibre sur un pied. Les adeptes conseillent de ne pas se décourager à la moindre chute et de persévérer. Des réflexes se mettront peu à peu en place et vous goûterez bientôt la joie de pouvoir réaliser des demi-tours, ainsi que certaines figures de base. Au bout de quelques mois d’entraînement, les plus audacieux expérimenteront le départ assis, couché, ainsi que le grand écart. Ils seront dès lors fin prêts, pourquoi pas, à participer aux compétitions amateurs qui attirent de plus en plus de monde.

      Un sport dans l’air du temps
      Rien de tel pour se motiver que d’assister à une démonstration de freestyle. La sangle hyper tendue devient très dynamique, permettant de sauter et d’effectuer de véritables figures acrobatiques. Les pratiquants chevronnés rivalisent de créativité pour faire évoluer la discipline. Des clubs fleurissent ici ou là et de grands rassemblements internationaux ont lieu notamment à Millau dans le cadre des traditionnels Natural Games d’été. Le trickline ? Un sport en plein expansion, à la fois écolo, peu onéreux et spectaculaire qui semble promis à un grand avenir…

       

      Franck Destrey

       

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