La résilience et moi

     
    C'est un moment insolite, inattendu, parfois difficile de leur existence. Ils ont choisi de témoigner et de nous confier comment ils s'en sont sortis... seuls. Ils nous expliquent aussi ce qui a changé en positif et " pour de bon " dans leur vie à partir de l'obstacle ou de l'épreuve qu'ils ont eu à franchir et à dépasser. Si vous avez connu un épisode de ce type auquel vous n'étiez pas préparé, adressez-nous votre courrier qui sera lu et mis en ligne si son contenu a été sélectionné par la Rédaction...
     

    " J'ai trouvé
    la recette du bar "

    J'ai trouvé la recette du bar
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    Christian est prothésiste dentaire. Sérieux, il a bien mené ses affaires. Il connaît d’ailleurs le respect des dentistes de la ville où il vit et est apprécié aussi pour sa gentillesse…

    Ce matin-là, j’hésitais à me rendre à la banque. J’avais beaucoup de travail mais je devais aller y signer des papiers concernant un prêt pour l’achat de ma nouvelle voiture. Depuis deux jours, je remettais à plus tard, ce qui me contrariait finalement plus que de sauter dans mon véhicule pour que mon dossier d’emprunt soit finalisé. Je suis comme ça : d’accord, mon job passe avant tout mais, à partir d’un certain moment, je me rends à l’évidence en me disant que j’existe aussi ! Je posai donc ma blouse et filai vers ma banque, heureux de savoir que, dans quelques jours, je profiterais du cadeau que je m’étais fait : enfin, je m’autorisais une jolie cylindrée ! Même s’il s’agissait d’un sacrifice financier, je travaillais environ douze heures par jour et je pouvais raisonnablement me gâter un peu. D’autant que le plaisir, je l’ai toujours su, est source de bien-être mais aussi d’équilibre et de bonne santé… Au volant de ma voiture, dont j’allais donc devoir me séparer, je roulais content… Je n’eus aucune difficulté à me garer sur le parking payant qui se trouve devant la banque, ce qui n’est pas toujours le cas. Encore un joli signe car, encore une fois, je ne disposais pas de beaucoup de temps.
    L’établissement bancaire possède un sas et ce sas, en dehors de la première porte d’entrée vitrée, est fait de deux parties murales latérales dont chacun des soubassements, sortes de petits murets, constitue comme une assise d’environ 30 centimètres de large. On pourrait du reste quasiment s’y asseoir. En pénétrant dans cet endroit, mon regard fut immédiatement attiré par une sacoche assez importante dont je dirais qu’elle était en vinyl. Sans me poser de question, je me dirigeai vers cet objet dont j’étais certain qu’il n’avait pu qu’être oublié par son propriétaire. Chose très inhabituelle chez moi, je m’en emparai, l’ouvris en faisant glisser la fermeture éclair et découvris une somme en espèces qui, à première vue, me semblait très importante. Je refermai l’objet, j’entrai avec à l’intérieur de la banque, je me dirigeai vers un des guichetiers qui s’occupait de mon compte, lui expliquai que je venais de trouver cette sacoche et, évidemment, la lui remis. L’employé me remercia chaleureusement et, bien que toujours aussi pressé, nous échangeâmes quelques propos sur l’honnêteté et la malhonnêteté… L’homme, rapidement, ajouta qu’il savait à qui appartenait l’objet trouvé : il était sûr qu’il s’agissait de la recette du bar R., dont je connaissais le patron qui n’était autre qu’un cousin par alliance de ma mère. Je ne fréquentais pas son établissement, non pas pour des raisons de conflits familiaux mais tout simplement parce que je n’aime pas l’ambiance des bars. Et puis, je n’ai de toute façon pas le temps d’aller prendre un café ou un jus de fruit, même si la terrasse est accueillante. D’ailleurs, lorsque je suis en vacances, je reconnais qu’il faut que j’aie très soif pour consommer dans un débit de boissons. Les psys verraient certainement ici un réflexe de défense mais j’avoue que creuser dans cette direction ne m’intéresse pas… Pour en revenir à mon cousin par alliance, nos rapports de courtoisie se limitaient à un salut distant, lorsque nous nous croisions, accompagné - de part et d’autre - d’un sourire, mais la communication s’en arrêtait là. Ma mère ne l’appréciait pas vraiment et ne s’en cachait pas. Quant à moi, n’étant pas influençable, je n’éprouvais pas d’animosité envers cette personne, qui n’appartenait donc pas directement à ma famille. Je préciserais même que ce cousin par alliance m’était quelque part indifférent ! En fait, ma mère - pas toujours neutre dans ses propos - lui reprochait (jamais en face bien entendu !) d’avoir beaucoup trompé sa femme en affirmant qu’elle était morte de ses trahisons. Elle ajoutait qu’étant décédée d’une leucémie à 35 ans, elle s’était toujours fait du « mauvais sang » pour son couple ! Ma mère a l’art de faire de la psychanalyse sauvage, voire de bistrot, et j’ai pris le parti, une fois pour toutes, de me forger ma propre idée sur la vie, les êtres et les choses. J’ai, de surcroît, la chance de rester hermétique aux avis définitifs de certains, avis lapidaires que ma génitrice peut aussi asséner tous azimuts sans vraie réflexion !
    Dans la conversation avec le guichetier, celui-ci avait pris soin de bien insister sur le fait qu’il dirait au patron du bar que c’était moi qui avais trouvé la recette de son établissement. Je n’en voyais pas l’intérêt mais, étant de plus en plus en retard de par le travail que j’avais laissé dans mon labo, je l’en remerciai, tout en ajoutant qu’il fasse comme il l’entendait…
    J’avais oublié l’histoire de la sacoche quand un mois plus tard environ, à nouveau dans « ma » banque, le même guichetier me dit que le patron du bar avait été content que sa sacoche soit retrouvée car il n’aurait jamais pu imaginer qu’il aurait pu l’oublier dans le sas… Il avait donc été mis au courant de l’identité de la personne qui avait ramené la grosse somme d’argent et avait assuré à l’employé qu’il allait me contacter pour me remercier, comme il se doit ! Pour autant, je devais décevoir le guichetier en lui assurant - ce qu’il avait du mal entendre - que je n’avais jamais eu de nouvelles du propriétaire du bar… Même si, à mes yeux, ce silence ne revêtait aucune importance, le guichetier semblait stupéfait, me disant quasiment que c’était honteux et qu’ensuite, on se plaignait que les jeunes soient malhonnêtes, que les adultes devaient donner le bon exemple, que la société marcherait plus droit, que les prisons seraient moins engorgées etc, etc. Ça n’en finissait plus, l’employé de banque était charmant mais il n’arrivait pas à saisir que je me moquais (en apparence ?) de l’attitude du patron du bar. Pour stopper les commentaires du guichetier, je décidai de lui dire que si j’avais des nouvelles de mon cousin par alliance, je ne manquerais pas de l’en informer… Ouf ! J’étais libéré des avancées moralisatrices et autres constats sociétaux de l’employé de banque et me retrouvai enfin à l’air libre…
    Le temps avait donc un peu passé à l’intérieur de la banque et je me dirigeai vers ma voiture neuve, quand j’aperçus un papier qui ressemblait à un PV sur mon pare-brise. Très vite, je réalisai que j’avais pu avoir été verbalisé, l’heure ayant largement tourné, d’autant qu’avant d’aller à la banque, j’avais fait deux courses un peu longues. Manquant de monnaie, j’avais mis le minimum dans l’horodateur, ayant évalué que la toute petite somme suffirait… Pas de chance, la somme n’avait pas suffi à cause - oui, « à cause » - de la discussion inutile et un peu interminable avec l’employé de banque. Je sentis soudain la colère monter en moi car, c’était un comble, pour une somme d’argent très importante trouvée et rapportée - ce qui en soi est tout à fait normal -, j’écopais maintenant d’un PV ! J’étais furieux. Cette rage augmenta dans la journée et j’avais du mal à m’en dégager. M’avait en plus particulièrement énervé le fait qu’il fallait que j’aille acheter le fameux timbre fiscal ! Vivant toujours à toute allure, cette « course » s’ajouterait encore à mon emploi du temps surchargé… Quand je suis en colère, je deviens odieux avec tout le monde. Le téléphone n’arrêtait pas de sonner - c’est toujours comme ça quand on a besoin de calme - jusqu’au moment où je reçus un coup de fil de ma mère. Il ne manquait plus qu’elle ! Comme à son habitude, et depuis qu’elle est à la retraite, elle utilise n’importe quel prétexte pour m’avoir en ligne. Contre toute attente, elle, si speed d’habitude (les chiens ne font pas des chats !), semblait contrariée. Je l’entendis me raconter que R., le cousin du bar, avait été agressé violemment dans son établissement par des voyous et qu’il se trouvait dans le coma. Pour une fois, j’avais l’impression qu’elle n’exagérait pas… Les jours suivants, la nouvelle se répandit dans la ville qui était un peu sous le choc car ce commerçant, plutôt jovial, était très connu. J’évitais de faire le lien entre le fait que cet homme ait été agressé et, finalement, son comportement à mon égard. Toutefois, à la réflexion, le banquier avait peut-être raison : mon cousin aurait pu au moins me passer un petit coup de fil pour me remercier d’avoir rapporté sa sacoche pleine de billets… N’aimant pas beaucoup fonctionner intellectuellement de la sorte, je me dis que raisonner en terme de rétorsion possible pour ce propriétaire de bar ne me convenait cependant pas. Je sentais malgré tout, au fond de moi, que je ne parvenais pas à me convaincre que l’agression n’était pas totalement étrangère à ce processus d’indifférence, de non-reconnaissance de R. vis-à-vis de l’honnêteté de mon geste. Je rageais intérieurement d’en être toujours là après plusieurs jours, d’autant que l’homme restait plongé dans le coma. Un détail de ma vie me revint alors. Je traversais une période très difficile puisque j’étais quasiment immobilisé à la suite d’une fracture des deux poignets, consécutive à une mauvaise chute que j’avais essayé d’amortir en me recevant sur les mains… Je déprimais d’une part en raison de mon activité professionnelle momentanément interrompue et, d’autre part, parce que ma mère en profitait pour me materner davantage ! N’empêche qu'elle m’apporta un livre sur le bonheur… L’auteur relatait une série d’entretiens avec le Dalaï Lama qui lui avait confié qu’un jour où il souffrait horriblement tandis qu’il se déplaçait dans une partie désertique et particulièrement pauvre de l’Inde, pour se couper un peu de ses douleurs il avait observé ce qui se passait à l’extérieur de sa voiture : un enfant estropié avançait en claudiquant, un homme misérable, très maigre, dormait sur une paillasse à même le sol… Le Dalaï Lama assurait que la vue de cette misère humaine avait stoppé pour un temps l’impact négatif de sa somatisation… Ce livre m’avait donc aidé à l’époque de mon accident personnel. Effectivement, chaque fois qu’une idée sombre traversait mon esprit, je pensais à plus malheureux que moi… C’est ainsi que je vis autrement le cousin du bar. Il était dans le coma et je ne prenais même pas la peine de m’informer de sa santé auprès de ma mère. Ce que je fis instantanément. Les nouvelles étaient stationnaires et j’analysai que tout l’argent gagné par cet homme ne lui servait plus à rien, en l’état actuel des choses. Même si ce constat est d’une banalité affligeante, ce lien entre l’argent et la maladie me taraudait. J’eus un éclairage rapide sur toutes ces réflexions qui n’aboutissaient pas jusque-là de façon satisfaisante. Ma marraine vint me rendre visite comme elle aimait le faire de temps à autre. Ses 85 ans commençaient à la rattraper et je la trouvai vraiment vieillie. Très tôt veuve, elle avait élevé sa fille unique à la sueur de son front. Plus exactement, femme de ménage et couturière à la fois, elle avait réellement travaillé dur. Elle m’aimait beaucoup et je le lui rendais bien. Je n’étais pas dupe du fait que je représentais le garçon qu’elle n’avait jamais eu. Cette sœur de ma mère était donc une femme que je respectais par-dessus tout. C’est peut-être un point de détail mais, depuis mon plus jeune âge, j’étais fasciné par sa superbe dentition. Son sourire illuminait ses yeux rieurs et elle avait l’art de tout dédramatiser, à l’inverse de ma mère ! Le jour de la venue de la Tante Claire, ma joie fut vite censurée : elle avait perdu une dent, ce que j’imaginai être un mauvais présage. Je le lui fis remarquer très gentiment, ce à quoi elle me répondit qu’elle n’avait plus à plaire et que les frais dentaires ne rentreraient pas dans son tout petit budget de retraitée… Indépendamment du fait que nous avons fini par trouver une solution auprès d’un ami dentiste qui accepta de la soigner pour trois fois rien, ma marraine Claire venait de m’ouvrir à une évidence : encore jeune, il ne m’arrivait jamais de penser à ce que pourrait être ma vieillesse si je finissais mon existence seul. Si j’avais encore - a priori - un peu de temps devant moi pour penser à mes vieux jours, je n’avais jamais réfléchi à ceux de ma mère. Étant fils unique, il était temps maintenant d’y songer. Pour une fois, j’effectuai la démarche en premier, c’est-à-dire que je me suis invité à déjeuner chez elle un dimanche. Elle s’était décarcassée comme à son habitude, à la différence que pour la première fois de ma vie, je réalisai ce que ce type de repas pouvait lui demander comme efforts. Avec son caractère bien affirmé, j’avais juste oublié - jusqu’à mes 45 ans - que cette femme avait tout sacrifié pour moi, son fils unique et que jamais je ne le lui avais rendu…
    L’épisode le plus douloureux qui me revint tout d’abord, c’est le jour où j’ai annoncé à mes parents mon homosexualité. Mon père, en bon routier qu’il était, est entré dans une violence terrible. Il voulait me chasser de la maison sur le champ. Ma mère prit tous les risques devant ce colosse. Elle s’interposa entre nous et lui dit que s’il me chassait, elle divorcerait. Ce qu’elle fit. Mère elle était, mère elle resterait jusqu’au bout de sa vie. En échange d’autant d’abnégation, elle a eu un fils indifférent (comme le cousin du bar ?) égoïste, distant même à certaines périodes de son existence. Ma mère ne m’a jamais adressé le moindre reproche, supportant tout, acceptant de recevoir mes amis, quelques-uns certes agréables mais d’autres beaucoup moins… Non, ma mère n’était pas une sainte mais il fallait que j’admette qu’elle avait dorénavant besoin de moi…
    J’avais acquis une modeste villa que j’avais transformée et rendue sympa de l’avis de tous. Cependant, il s’agissait de l’habitation d’un célibataire. J’avais envie de proposer à ma mère de venir vivre avec moi mais je savais qu’elle avait besoin d’une certaine forme d’indépendance, bien qu’encore très alerte. Curieusement, mon garage était très grand et la buanderie qui le prolongeait ne me servait pas à grand’chose. Je contactai un copain architecte et lui parlai de mon projet d’agrandissement pour créer un espace de vie destiné à une dame âgée. Il fit les plans dans les règles de l’art et les transformations furent acceptées par la mairie. Ma mère était en location depuis toujours et je désirais attendre Noël pour lui offrir ce cadeau, redoutant un peu tout de même sa réaction. J’avais tâté le terrain en lui faisant découvrir les travaux et en lui laissant croire que pour gagner un peu d’argent, j’allais louer à un étudiant la partie en voie d’aménagement. Elle avait tiqué imaginant non pas le pire (ce qu’aurait fait mon défunt père) mais me rudoyant avec un brutal : Mais tu n’en gagnes pas assez comme ça de l’argent ? Très vite, culpabilité aidant, elle avait ajouté que l’avenir était incertain, j’avais sûrement raison ! Avec ma mère, j’ai de toute façon toujours raison et j’aurai toujours raison…
    Je n’avais jamais vu ma maman pleurer mais ce Noël-là, elle a versé ses premières larmes devant moi. Je lui remis les clefs de sa nouvelle demeure dans un petit coffret… C’est surtout à moi que je venais de faire un immense cadeau. Ma mère a vécu ainsi dix ans, encore active et alerte au début de notre cohabitation. Un jour, elle vint affolée frapper à ma porte. C’était un dimanche matin. Par chance, je ne travaillais pas. Elle était devant moi, incohérente, me faisant de grands signes auxquels je ne comprenais rien. Elle cherchait à me faire saisir qu’elle avait perdu l’usage de la parole. Je la calmai de mon mieux. Cette adorable dame venait de faire son premier accident vasculaire cérébral…
    À force de volonté, ma mère récupéra assez vite. Elle s’obligeait à faire des mots croisés. Je la voyais cependant décliner tout doucement. Un second AVC lui fut cette fois-ci fatal. J’ai très vite admis, malgré mon énorme chagrin, qu’il valait mieux qu’elle soit partie à ce moment-là, bien qu’elle ait communiqué correctement jusqu’au bout. J’ai surtout eu l’immense privilège de pouvoir lui restituer un peu de l’amour qu’elle m’a toujours donné de façon indéfectible. Même si cette femme ne tolérait pas que quiconque s’apitoie sur son sort, je sais qu’elle a apprécié ma présence non envahissante à deux pas de « chez elle »…
    Après son décès, le vide fut immense à combler. J’optai alors pour un surcroît de travail autodestructeur. Ce n’était pas la solution. Je rentrais de plus en plus tard à la maison mais le simple fait de passer devant la partie de l’habitation réservée à ma mère me rendait malade. Je finis par imaginer que si ma mère me voyait dans cet état-là, de son joli nuage, elle devait être mécontente. Il fallait que je fasse définitivement le deuil de ma génitrice.
    J’avais toujours été attiré par l’art et, notamment, par la peinture. Je décidai de consulter un art-thérapeute. Rapidement, je sus que j’avais fait le bon choix. Je pus projeter sur la toile tout ce qui me gênait à l’intérieur de moi et penser enfin à ma mère sans sentir de sanglots m’envahir. Mon thérapeute m’avait conseillé de ne pas hésiter à peindre entre les séances pour fortifier mon mieux-être. Maniaque, une chose me chagrinait : je ne pouvais tout de même pas peindre dans mon intérieur. J’en fis part au praticien qui me dit qu’il comprenait très bien. Je le voyais réfléchir, un peu hors réalité comme il le faisait souvent lorsqu’il cherchait une interprétation qui fasse sens, jusqu’au moment où il me demanda si j’avais un garage. Spontanément, je lui répondis que non, qu’autrefois j’en avais un… Et c’est ainsi qu’aujourd’hui, après avoir accompli humblement mon devoir de fils, je suis le plus heureux des hommes dans mon atelier de peinture, évoluant dans les murs mêmes de la petite maison de ma mère…

     

     
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